Les enfants séronégatifs étaient de neuf à 12 fois plus susceptibles de produire des anticorps attribuables à l’infection au début de la période Omicron qu’auparavant

D’après les résultats d’une étude financée par le GTIC publiés dans la revue Influenza and Other Respiratory Viruses, les enfants auparavant séronégatifs étaient de neuf à 12 fois plus susceptibles de subir une séroconversion attribuable à l’infection au début de la période de domination des variants Omicron (de mai à octobre 2022) qu’avant l’avènement de ces variants. L’étude était dirigée par la P^re Kate Zinszer de l’Université de Montréal.

L’étude EnCORE est une étude prospective du SRAS-COV-2 dans une cohorte d’enfants de Montréal, qui a inclus cinq rondes de collecte de données jusqu’à présent. D’après les données tirées de la quatrième ronde de collecte de données de mai à octobre 2022 dans une cohorte de 726 enfants de deux à 19 ans, l’équipe de chercheurs a estimé la séroprévalence et la séroconversion du SRAS-CoV-2.

Faits saillants

• Les enfants séronégatifs (qui ne possédaient pas d’anticorps produits par l’infection) de la 3^eronde étaient environ neuf à 12 fois plus susceptibles de subir une séroconversion (production d’anticorps attribuables à l’infection) pendant le début de la 4^e ronde dominée par Omicron que lors des rondes précédant l’apparition de ces variants.
• Les enfants de deux à quatre ans présentaient un taux de séroconversion 36 % plus élevé que le groupe plus âgé, tandis que les enfants de cinq à 11 ans présentaient un taux de séroconversion 24 % plus faible. Cette observation pourrait être largement expliquée par les différences d’adoption vaccinale dans les divers groupes d’âge.
• Les enfants vaccinés présentaient un taux de séroconversion acquise par l’infection 57 % plus faible que les enfants non vaccinés après correction pour tenir compte de variables potentielles, mais le groupe d’âge et la vaccination demeurent liés.
• Pendant cette période, les taux corrigés de séroconversion étaient plus élevés chez les personnes de sexe féminin que de sexe masculin, de même que chez les enfants de parents qui s’identifiaient comme faisant partie d’une minorité ethnique ou raciale plutôt que chez les enfants de parents blancs.
• La séroprévalence non corrigée de l’ensemble de l’échantillon de 726 enfants s’élevait à 58,4 %.

La vaccination a été autorisée en juin 2021 chez les enfants de 12 à 19 ans, et 98 % avaient été vaccinés avant la période de l’étude (4^e ronde). Les cinq à 11 ans y ont été admissibles en novembre 2021, et 91 % étaient vaccinés au début de la période de l’étude. Les enfants de deux à quatre ans ont pu commencer à se faire vacciner en juillet 2022, et seulement 2 % avaient été vaccinés au début de la période de l’étude. Tous les enfants vaccinés de deux à quatre ans n’avaient reçu qu’une dose de vaccin, tandis que plus de 83 % des cinq à 11 ans et plus de 86 % des 12 à 19 ans en avaient reçu au moins deux doses. De plus, le pourcentage qui avait été vacciné dans les 120 jours précédant la remise de leur prélèvement de gouttes de sang séché pour déceler les anticorps s’élevait à 2 % chez les deux à quatre ans, à 32 % chez les cinq à 11 ans et à 27 % chez les 12 à 19 ans, ce qui laisse supposer une meilleure protection chez les participants plus âgés. Même si Omicron est un variant à forte évasion immunitaire, ces données font ressortir les effets protecteurs de la vaccination chez les enfants.

L’étude EnCORE a inclus cinq rondes de collecte de données jusqu’à présent : 1^re ronde (octobre 2020 à avril 2021, n = 1 632), 2^e ronde (mai à septembre 2021, n = 936), 3^e ronde (novembre 2021 à février 2022, n = 723), 4^e ronde (mai à octobre 2022, n = 726) et 5^e ronde (février à juin 2023, dont les résultats seront publiés sous peu).