Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Costa AP, Manis DR, Jones A, Stall NM, Brown KA, Boscard V, Castellino A, Heckman GA, Hillmer MP, Ma C, Pham P, Rais S, Sinha SK, Poss JW. Facteurs de risque d’éclosion de SRAS-CoV-2 dans les résidences pour aînés en Ontario, au Canada : étude de cohorte à l’échelle de la population. JAMC. Le 21 juin 2021;193(25):E969-77. doi : 10.1503/cmaj.202756-f.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Le Pr Andrew Costa, de l’Université McMaster, et ses collègues ont étudié les facteurs de risque d’éclosion de SRAS-CoV-2 dans les maisons de retraite et les résidences avec services de l’Ontario. Dans une publication du Journal de l’Association médicale canadienne, maintenant également disponible en français, ils expliquent que le risque d’éclosion de COVID-19 est plus élevé dans les établissements plus populeux, qui partagent leurs locaux avec un établissement de soins de longue durée et qui offrent plus de services sur place. Les auteurs recommandent de prioriser la vaccination des résidents des maisons de retraite qui correspondent à ces critères. Cette recherche a été financée en partie par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19.

Faits saillants

  • Lors d’un sondage réalisé en Ontario auprès des maisons de retraite détentrices d’un permis, 80 % des cas de SRAS-CoV-2 provenaient de seulement 10 % d’entre elles.
  • La dimension de l’établissement, sa proximité avec un établissement de soins de longue durée et la communauté locale influaient sur le risque d’éclosion de COVID-19.

Les auteurs ont examiné l’association entre les caractéristiques des maisons de retraite et de la communauté, d’une part, et le risque d’éclosion de SRAS-CoV-2 dans les maisons de retraite et les résidences avec services, d’autre part, depuis la première vague de la pandémie de COVID-19. Leur cohorte était formée des 770 maisons de retraite de l’Ontario détentrices d’un permis qui, au moment du recrutement, logeaient plus de 56 000 résidents. Au total, 273 maisons de retraite (35,5 %) ont été aux prises avec au moins une éclosion de SRAS-CoV-2, touchant près de 2 000 résidents (3,5 %) et plus de 1 100 membres du personnel (3,0 %).

L’équipe de recherche a constaté que les cas de SRA-CoV-2 n’étaient pas répartis équitablement entre toutes les maisons de retraite, mais que plus de 80 % des résidents et du personnel infectés provenaient de seulement 10 % de ces établissements. Ils ont découvert que les maisons de retraite présentant la plus forte incidence d’infections par le SRAS-CoV-2 possédaient les caractéristiques suivantes :

  • L’accueil d’un plus grand nombre de résidents
  • La cohabitation avec un établissement de soins de longue durée
  • Un membre d’une chaîne offrant de nombreux services sur place
  • L’emplacement dans un arrondissement ayant une population racialisée

Le risque d’éclosion de SRAS-CoV-2 était trois fois plus élevé dans les plus gros établissements. Les auteurs avancent que les va-et-vient du personnel des maisons de retraite accroissaient les risques de déclencher de nouvelles infections. La relation entre le nombre d’infections par le SRAS-CoV-2 dans les maisons de retraite et les quartiers avoisinants était plus élevée pendant la première vague que la deuxième.

Les auteurs ont établi qu’un sous-groupe de maisons de retraite de l’Ontario a été gravement touché par la pandémie, leur taux de fatalité avoisinant celui des établissements de soins de longue durée. Ils ont démontré les facteurs qui rendent les maisons de retraite plus à risque d’éclosion de SRAS-CoV-2, ce qui peut contribuer à planifier l’atténuation des risques et la priorisation vaccinale sur les plans provincial et régional, comme on l’a fait dans les établissements de soins de longue durée.