Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Benoit JM, Breznik JA, Ang JC, Bhakta H, Huynh A, Cowbrough B, Baker B, Heessels L, Lodhi S, Yan E, Ewusie J, Nazy I, Bramson J, Miller MS, Bernatsky S, Larché MJ, Bowdish DME; groupe de chercheurs SUCCEED. Immunomodulatory drugs have divergent effects on humoral and cellular immune responses to SARS-CoV-2 vaccination in people living with rheumatoid arthritis. Sci Rep. Le 21 décembre 2023;13(1):22846. doi : 10.1038/s41598-023-50263-5.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Scientific Reports, les participants atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) qui prennent des immunomodulateurs acquéraient une moins bonne réponse immunitaire après la vaccination contre le SRAS-CoV-2. Diverses catégories de médicaments avaient des effets sur les compartiments cellulaires et humoraux. L’étude a porté sur les principaux éléments de la protection acquise par les vaccins contre la COVID-19 (les anticorps, les lymphocytes T CD4+ et les lymphocytes T CD8+) pour déterminer si les immunomodulateurs leur nuisaient à tous de la même façon ou différemment. L’étude était dirigée par la Pre Dawn Bowdish, de l’Université McMaster, en collaboration avec la Dre Sasha Bernatsky, de l’Université McGill, pour le groupe de chercheurs SUCCEED (projet Sécurité et immUnogénicité des vaCcins contre la Covid-19 dans les maladiEs inflammatoirEs systémiques à méDiation immunitaire).

Cette étude a déterminé les différences entre les réponses humorales et cellulaires à la vaccination contre le SRAS-CoV-2 chez les personnes atteintes de PR et les sujets témoins. Elle a également porté sur les catégories de médicaments qui avaient des répercussions sur ces réponses : les antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM), les inhibiteurs du TNF et des récepteurs du TNF, les inhibiteurs des JAK et les inhibiteurs sélectifs de la costimulation (Abatacept).

Entre mai 2021 et février 2023, les chercheurs ont prélevé du sang chez les participants adultes (de 18 ans et plus) atteints de PR qui prenaient des immunomodulateurs (n=62, âge médian de 63 ans; 84 % de femmes), de même chez les sujets témoins (n=35, âge médian de 64 ans; 66 % de femmes), après leur deuxième, troisième et quatrième vaccin contre le SRAS-CoV-2. La plupart des participants atteints de PR prenaient des ARMM (79 %), 40 %, des inhibiteurs du TNF, 17 %, des inhibiteurs des JAK, 19 %, des inhibiteurs sélectifs de la costimulation et 19 %, des stéroïdes par voie orale. Les chercheurs ont quantifié les anticorps propres au domaine de liaison du récepteur (RBD) à l’aide du dosage ELISA. Ils ont également quantifié Les lymphocytes T mémoires propres au spicule au moyen de la cytométrie en flux. Ils ont enfin utilisé des modèles statistiques pour évaluer les effets de l’âge, du sexe et des catégories d’immunomodulateurs sur les réponses aux vaccins contre le SRAS-CoV-2.

Faits saillants

  • Après la vaccination contre le SRAS-CoV-2, les participants atteints de PR qui prenaient des immunomodulateurs (n = 62) possédaient des taux d’IgG anti-RBD et des taux de lymphocytes T CD4+ propres aux spicules par rapport aux sujets témoins qui n’étaient pas atteints de PR (n=35). Aucune catégorie de médicaments n’était associée à des déficits des lymphocytes T CD8+ propres aux spicules.
  • Des doses de vaccin supplémentaires et une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 stimulaient les taux d’anticorps chez les participants atteints de PR.
  • Les personnes atteintes de PR qui prenaient des inhibiteurs sélectifs de la costimulation présentaient des réponses d’IgG anti-RBD plus faibles à la vaccination que celles qui prenaient d’autres catégories de médicaments.
  • Les inhibiteurs des JAK étaient associés à des lymphocytes T CD4+ propres aux spicules plus faibles.

Dans l’ensemble, l’étude a déterminé que les participants atteints de PR qui prenaient des immunomodulateurs acquièrent généralement une moins bonne réponse humorale et cellulaire aux lymphocytes CD4+ après la vaccination contre la COVID-19 que les sujets témoins. Cependant, les catégories de médicaments qui agissent sur ces volets de l’immunité diffèrent. Les inhibiteurs sélectifs de la costimulation étaient associés à des réponses humorales plus faibles, tandis que les inhibiteurs des JAK étaient liés à des taux moins élevés de lymphocytes T CD4+ propres aux spicules. Au moment d’évaluer le risque individuel de COVID-19, il sera essentiel de tenir compte des catégories de médicaments utilisés, car ceux-ci pourraient avoir une incidence différentielle sur le risque d’infection et sur la protection à long terme entre les variants.