Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Richard L, Nisenbaum R, Brown M, Liu M, Pedersen C, Jenkinson JIR, Mishra S, Baral S, Colwill K, Gingras AC, McGeer A, Hwang SW. Incidence of SARS-CoV-2 Infection Among People Experiencing Homelessness in Toronto, Canada. JAMA Network Open. Le 13 mars 2023;6(3):e232774; doi : 10.1001/jamanetworkopen.2023.2774

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC publiée dans JAMA Network Open, les personnes en situation d’itinérance présentaient des taux élevés d’infection par le SRAS-CoV-2 tout au long de 2021 et de 2022, notamment après la dominance du variant Omicron. D’autres facteurs étaient liés de manière significative à une plus forte incidence d’infection, tels que la consommation d’alcool et une récente immigration au Canada. Cette étude était dirigée par le Dre Stephen Hwang, de Unity Health Toronto et de l’Université de Toronto, en collaboration avec la Dre Allison McGeer, du Mount Sinai Hospital, et la Pre Anne-Claude Gingras, de l’Institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum.

Faits saillants

  • Environ 30 % de la population analysée qui n’avaient pas d’antécédents d’infection en début d’étude avaient été infectés six mois plus tard, au moment du suivi. Plus de 80 % de ces infections se sont produites après la dominance du variant Omicron.
  • Au printemps 2022, presque la moitié de la cohorte originale présentait des manifestations d’au moins une infection par le SRAS-CoV-2.
  • Les caractéristiques qui avaient une association significative avec l’infection s’établissaient comme suit :
    1. La période de réponse, puisque les personnes interviewées après la propagation du variant Omicron étaient six fois plus susceptibles d’avoir été infectées
    2. Le statut d’immigration, les récents immigrants étant plus susceptibles d’être infectés que les personnes d’origine canadienne
    3. La consommation d’alcool, ceux ayant déclaré une consommation récente présentant des taux d’infection plus élevés que ceux qui n’en avaient pas déclaré
  • Les caractéristiques de logement autodéclarées n’étaient pas associées de manière significative aux infections fortuites.

Cette étude auprès d’une population mal desservie et vulnérable fournit des données pour déterminer les facteurs à prioriser en vue de futures politiques sanitaires. Les limites de l’étude incluaient l’absence de totale représentativité de la population en situation d’itinérance à Toronto, des données autodéclarées sur le logement qui peuvent être soumises à des biais, ainsi qu’un potentiel de sous-estimation des infections. Ce dernier point s’explique parce que les chercheurs ont utilisé une seule mesure des anticorps pour déterminer les données probantes d’infection chez les personnes vaccinées.

Entre juin et septembre 2021, les chercheurs ont recruté 736 participants par plan de numéros aléatoires auprès de divers refuges et campements de Toronto. De ce nombre, les chercheurs ont inclus dans l’analyse principale 415 personnes qui n’avaient pas encore été infectées en début d’étude et qui possédaient des données de suivi. Les participants ont fourni de l’information sociodémographique, leurs antécédents de logement et avaient obtenu un résultat négatif au dépistage d’infection actuelle ou passée par le SRAS-CoV-2. Les suivis ont eu lieu trois mois et six mois après le recrutement.