Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Lin YJ, Evans DH, Robbins NF, Orjuela G, Abe KT, Rathod B, Colwill K, Gingras AC, Tuite A, Yi QL, O’Brien SF, Drews SJ. Diminished Neutralization Capacity of SARS-CoV-2 Omicron BA.1 in Donor Plasma Collected from January to March 2021. Microbiol Spectr. Le 8 juin 2023:e0525622. doi : 10.1128/spectrum.05256-22.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon les résultats d’une étude financée par le GTIC publiés dans Microbiology Spectrum, les donneurs vaccinés, quel que soit leur état infectieux, étaient plus susceptibles de neutraliser les variants Omicron que les donneurs non vaccinés lorsqu’ils étaient évalués au moyen d’un dosage de séroneutralisation par réduction des plages de lyse (PRNT50)Les dosages de séroneutralisation par réduction des plages de lyse permettent d’évaluer la capacité de neutralisation du plasma de donneurs contre le SRAS-CoV-2 sauvage et les variants préoccupants du SRAS-CoV-2.. Cette étude était dirigée par le Pr Steven Drews, en collaboration avec la Pre Sheila O’Brien, tous deux de la Société canadienne du sang.

Les chercheurs ont prélevé des échantillons de janvier à mars 2021. Dans le cadre des études de PRNT50, ils ont utilisé des échantillons de plasma déjà analysés pour déterminer la présence d’anticorps neutralisants contre le virus sauvage et les variants Alpha, Bêta, Delta et Gamma. Tous présentaient des manifestations de signal d’anticorps antispiculaires ou anti-domaine de liaison du récepteur (RBD), accompagné ou non d’anticorps antinucléocapsidiques. Cinq des 25 échantillons prélevés chez des personnes vaccinées présentaient des signaux d’anticorps antinucléocapsidiques. En revanche, 19 des 39 échantillons prélevés chez des personnes non vaccinées présentaient des signaux d’anticorps antinucléocapsidiques.

De plus, 4 390 échantillons (prélevés de manière aléatoire, quelles que soient les manifestations sérologiques d’infection) ont également été analysés pour quantifier la présence d’anticorps de liaison anti-SRAS-CoV-2.

Faits saillants

Lorsqu’il était analysé pour déterminer sa capacité à neutraliser le variant Omicron du SRAS-CoV-2, le plasma prélevé chez les donneurs de sang canadiens vaccinés était plus susceptible de contenir un taux d’anticorps neutralisants mesurable (mesuré par PRNT50) que celui prélevé chez des donneurs de sang non vaccinés. Par rapport au groupe non vacciné, les pourcentages d’échantillons présentant un PRNT50 mesurable du groupe vacciné s’établissaient comme suit :

Variants du SRAS-CoV-2 Nombre d’échantillons démontrant une neutralisation dans le groupe vacciné (en %) Nombre d’échantillons démontrant une neutralisation dans le groupe non vacciné (en %)
Sauvage 21 sur 25 (84 %) 16 sur 39 (41 %)
Alpha 19 sur 25 (76 %) 16 sur 39 (41 %)
Bêta 18 sur 25 (72 %) 10 sur 39 (26 %)
Gamma 13 sur 25 (52 %) 9 sur 39 (23 %)
Delta 19 sur 25 (76 %) 16 sur 39 (41 %)
Omicron BA.1 9 sur 25 (36 %) 0 sur 39 (0 %)

Pour ce qui est de la neutralisation du variant Omicron (BA.1), les résultats des sujets vaccinés (neuf sur 25 [36 %]) étaient hautement significatifs (P<0,0001) par rapport aux résultats des sujets non vaccinés (zéro sur 39).

Aucun des 4 453 échantillons prélevés ne présentait de capacité de liaison des anticorps (≥2 × 104 unités d’anticorps de liaison/mL [BAU/mL]), un dosage élevé d’anticorps de liaison étant évocateur d’une meilleure capacité de neutralisation du variant Omicron BA.1.

Dans l’ensemble, les données de cette étude indiquent que, même dans des populations présentant des taux d’infection par le SRAS-CoV-2 élevés, la vaccination (y compris des doses supplémentaires par des vaccins monovalents ou bivalents) est une stratégie importante pour réduire le fardeau de maladie grave et de décès.