Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Hohl CM, Rosychuk RJ, Hau JP, Hayward J, Landes M, Yan JW, Ting DK, Welsford M, Archambault PM, Mercier E, Chandra K, Davis P, Vaillancourt S, Leeies M, Small S, Morrison LJ; chercheurs du Canadian COVID-19 Rapid Response Network (CCEDRRN) pour le Réseau canadien de recherche en urgence et le Groupe canadien de recherche en soins intensifs. Treatments, resource utilization, and outcomes of COVID-19 patients presenting to emergency departments across pandemic waves: an observational study by the Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (CCEDRRN). CJEM. Juin 2022;24(4):461-2. doi : https://doi.org/10.1007/s43678-022-00314-z.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC publiée dans le Journal canadien de la médecine d’urgence, beaucoup moins de patients ont été hospitalisés en soins intensifs et placés sous ventilation mécanique pendant la deuxième vague de la pandémie que pendant la première, sans conséquences négatives sur la mortalité. Ces résultats ont été constatés après correction pour tenir compte des différences à l’égard des caractéristiques des patients et de la gravité de la maladie. L’étude offre des données probantes concrètes selon lesquelles les modifications à la pratique médicale pendant la deuxième vague de la pandémie étaient sécuritaires et associées à une moins grande utilisation des ressources, tout en maintenant des résultats cliniques positifs chez les patients. Les deux vagues étaient causées par la souche sauvage du SRAS-CoV-2 en circulation. Cette étude était dirigée par la Dre Corinne Hohl, de l’Université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec les chercheurs du Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (CCEDRRN; réseau de réponse rapide à la COVID-19 des urgences canadiennes).

L’étude visait à décrire et à comprendre les traitements, l’utilisation des soins aigus et les résultats cliniques des patients qui s’étaient rendus à l’urgence à cause de la COVID-19 pendant deux vagues de la pandémie. La première vague s’est déroulée entre le 1er mars et le 30 juin 2020 et la deuxième, entre le 1er juillet et le 31 décembre 2020 (les deux vagues étaient attribuables à la souche sauvage du SRAS-CoV-2 en circulation).

Faits saillants

  • Les patients qui se sont rendus à l’urgence pendant la deuxième vague étaient plus jeunes (âge moyen de 53 ans), avaient moins d’autres maladies, répondaient à moins de critères de COVID-19 grave et étaient plus nombreux à obtenir leur congé de l’urgence que pendant la première vague. Ils étaient moins susceptibles d’avoir été transférés des soins de longue durée et de signaler une exposition professionnelle, une infection liée à un voyage ou une exposition dans un établissement.
  • Après correction pour tenir compte des différences entre les caractéristiques des patients et de la gravité de la maladie, pendant la deuxième vague, l’utilisation des stéroïdes a augmenté et celle des antipaludiques et des antiviraux a diminué, tandis que le recours aux antibiotiques est demeuré le même. Ce constat reflète l’adoption rapide de thérapies fondées sur des données probantes et la moins grande utilisation des traitements expérimentaux pendant la deuxième vague.
  • Une ventilation mécanique invasive était moins fréquente et durait moins longtemps pendant la deuxième vague que pendant la première.
  • Après correction pour tenir compte des caractéristiques des patients et de la gravité de la maladie, le risque d’hospitalisation et d’admission en soins intensifs a diminué pendant la deuxième vague, sans augmentation du taux de mortalité.
  • Malgré des hospitalisations plus courtes pendant la deuxième vague, les réadmissions après un congé hospitalier étaient rares et semblables entre les deux vagues.

L’étude fournit des données probantes concrètes sur l’adaptation dynamique des stratégies thérapeutiques de la COVID-19, qui révèlent l’adoption rapide de traitements fondés sur des données probantes, une moins grande dépendance aux antiviraux et aux antipaludiques, de même que l’optimisation de l’utilisation des ressources de santé, et ce, sans compromettre les résultats cliniques des patients.

Cette étude observationnelle a porté sur 9 967 patients atteints de la COVID-19 qui provenaient du Québec, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique et avaient consulté dans 46 urgences membres du CCEDRRN entre le 1er mars et le 31 décembre 2020.