L’écart entre les taux de COVID-19 et la vaccination chez les Canadiens racisés et non racisés subsiste, tout comme celui entre les Canadiens des quartiers défavorisés et aisés. Le rapport de sérosurveillance le plus récent de l’étude de la Société canadienne du sang, qui est financée par le GTIC, a été publié pour le mois de mai 2021. Les données démontrent que la proportion de donneurs de sang qui possèdent des anticorps grâce à la vaccination a augmenté substantiellement en mai 2021 (60 %) par rapport à avril 2021 (24 %), mais que cette augmentation est moins prononcée chez les donneurs des communautés racisées et à faible revenu. En fait, ces mêmes déterminants socioéconomiques sont associés à des taux plus élevés d’anticorps attribuables à l’infection par le SRAS-CoV-2.

Faits saillants

  • En mai 2021, la séroprévalence attribuable à l’infection :
    • était passée à 4 %, par rapport à 3 % en avril 2021.
    • était deux fois plus élevée chez les donneurs racisés que chez les donneurs qui se disaient blancs.
    • était plus de 1,5 fois plus élevée chez les donneurs de quartiers où la situation socioéconomique était défavorisée (selon le code postal) que chez ceux qui habitaient dans des quartiers plus aisés.
    • était plus élevée chez les donneurs de 17 à 24 ans, notamment en Alberta et au Manitoba.
  • En mai 2021, la séroprévalence acquise par la vaccination :
    • était passée à 60 %, par rapport à 24 % en avril 2021.
    • avait augmenté de 37 % chez les donneurs de sang blancs et de 31 % chez les donneurs de sang non blancs par rapport à avril 2021. Cependant, l’augmentation relative était semblable dans les deux groupes.
    • présentait une augmentation similaire entre les donneurs de sang des quartiers défavorisés et aisés, pour un écart de 7 % dans les deux groupes par rapport à avril 2021.

Les données les plus récentes de la Société canadienne du sang provenaient de 17 000 personnes qui avaient fait don de leur sang dans toutes les provinces du Canada (sauf le Québec) entre le 22 mai et le 4 juin 2021. Les résultats démontrent que la séroprévalence causée par l’infection, c’est-à-dire le nombre de personnes possédant des anticorps contre le SRAS-CoV-2 à cause d’une infection antérieure, était passée à 4,0 %, par rapport à 3,2 % en avril 2021.

Des inégalités socioéconomiques persistantes à l’égard des taux d’infection

Le taux de séroprévalence attribuable à une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 chez les donneurs racisés (7,4 %) était plus de deux fois plus élevé que celui des donneurs qui se disaient blancs (3,3 %). De plus, les donneurs qui habitaient dans des quartiers défavorisés, mesurés d’après l’indice de défavorisation sociale en fonction des codes postaux, étaient plus de 1,7 fois plus susceptibles de présenter des manifestations d’infection antérieure par le SRAS-CoV-2 (5,7 %) que les donneurs habitant dans des quartiers plus aisés (3,1 %).

Comme l’indiquent les sondages antérieurs, en mai 2021, la séroprévalence de l’infection par le SRAS-CoV-2 était plus élevée chez les personnes de 17 à 24 ans (7,0 %) que dans les autres groupes d’âge. C’était particulièrement apparent en Alberta et au Manitoba, où la séroprévalence causée par l’infection chez les 17 à 24 ans s’élevait à 12,7 % et à 11,3 %, respectivement.

Dans l’ensemble, la séroprévalence découlant d’une infection par le SRAS-CoV-2 est demeurée faible en mai 2021 au Canada, alors que le déploiement des vaccins battait son plein.

L’immunité induite par le vaccin explose, mais les inégalités vaccinales demeurent

En fait, la proportion de donneurs de sang qui possédaient des anticorps contre le SRAS-CoV-2 grâce à la vaccination est passée à 59,8 % en mai 2021, une augmentation 2,5 fois plus élevée qu’en avril 2021, où elle s’établissait à 23,6 %. Comme dans le cas des taux d’infection, on observait une inégalité en matière de séroprévalence induite par le vaccin dans les divers groupes socioéconomiques. Les donneurs de sang qui se disaient blancs étaient 1,3 fois plus susceptibles de présenter une immunité induite par le vaccin (61,8 %) que ceux appartenant à un groupe racisé (48,9 %), tels que les Autochtones, les Asiatiques et les autres personnes de couleur. De même, les donneurs habitant dans des quartiers plus aisés étaient plus susceptibles de posséder des anticorps acquis par la vaccination (64,8 %) que ceux habitant dans des quartiers défavorisés (56,6 %). L’écart entre les taux de séroprévalence induits par le vaccin chez les Canadiens racisés et non racisés et chez les Canadiens des quartiers défavorisés et aisés est demeuré, mais était relativement plus faible en mai 2021 qu’en avril 2021.

L’analyse du GTIC

D’après ces résultats, les effets de la troisième vague stimulée par les variants étaient concentrés dans les quartiers défavorisés et dans les communautés racisées. Les mesures actuelles prises pour protéger ces communautés grâce aux vaccins doivent faire l’objet d’une attention renouvelée, notamment compte tenu de l’imminence de la quatrième vague. On constate un besoin manifeste d’inciter le groupe des 17 à 24 ans à se faire vacciner, particulièrement à la lumière de la reprise imminente de l’enseignement en classe au secondaire et à l’université, car ce groupe d’âge présentait le taux le plus élevé d’infection antérieure par la COVID-19 (décelée par les anticorps), mais le plus faible taux de vaccination.