Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Walmsley S, Nabipoor M, Lovblom LE, Ravindran R, Colwill K, McGeer A, Dayam RM, Manase D, Gingras AC, équipe de l’étude STOPCoV. Predictors of Breakthrough SARS-CoV-2 Infection after Vaccination. Vaccines. Le 28 décembre 2023;12(1):36. doi : https://doi.org/10.3390/vaccines12010036.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Vaccines, des taux d’anticorps plus élevés ne garantissent pas une protection contre la COVID-19. Les taux d’anticorps contre la souche originale ne sont pas un indicateur fiable pour déterminer la nécessité des doses de rappel ou le moment de les administrer. La réception d’un vaccin bivalent (combinant la souche originale et la souche Omicron) était associée à l’absence d’infection postvaccinale pendant les vagues des sous-lignées BA.4/5 du variant Omicron. L’immunité hybride (immunité conférée par la vaccination et acquise par l’infection) était également associée à une protection contre de nouvelles infections. L’étude était dirigée par la Dre Sharon Walmsley, de l’Université de Toronto et du Réseau universitaire de santé, en collaboration avec la Pre Anne-Claude Gingras, la Dre Allison McGeer, toutes deux de l’Université de Toronto et du Sinai Health System, et l’équipe de l’étude STOP-CoV.

Faits saillants

  • Des taux d’anticorps élevés réduisaient le risque d’infections postvaccinales pendant les vagues du variant Delta et de la sous-lignée BA.1/2 du variant Omicron, mais pas pendant la vague de la sous-lignée BA.4/5 du variant Omicron.
  • La cohorte plus âgée risquait moins de contracter une infection postvaccinale à tous les moments de l’étude, ce qui pourrait être lié à des différences comportementales et à un meilleur respect des recommandations sanitaires.
  • Les personnes qui avaient reçu un vaccin bivalent (combinant la souche originale et la souche Omicron) et contracté une infection par le SRAS-CoV-2 étaient mieux protégées contre une deuxième infection pendant les vagues ultérieures des sous-lignées BA.4/5 et XBB du variant Omicron.
  • L’étude n’a pas pu déterminer le seuil d’anticorps susceptible d’assurer une protection contre l’infection ni être utilisée pour orienter le calendrier des doses de rappel.

L’étude de cohorte STOPCoV, qui est décentralisée, non randomisée, longitudinale, observationnelle et prospective, devait d’abord suivre les participants pendant 48 semaines après la série originale de deux doses de vaccin contre la COVID-19, mais il était possible de la prolonger dans le cadre d’un suivi de 96 semaines.

Cette étude (n = 1 286) visait à comparer les réponses des anticorps dans une cohorte plus âgée (de 70 ans et plus) à celles d’une cohorte plus jeune (de 30 à 50 ans). Les chercheurs ont exploré les corrélats d’une infection postvaccinale chez 983 participants admissibles (769 de 70 ou plus et 214 de 30 à 50 ans). Les participants ont fourni de l’information dans un portail en ligne lors de la série initiale de vaccins, de toute dose de rappel subséquente et au sujet de leurs expériences de la COVID-19. Ils ont aussi prélevé des gouttes de sang séché en vue d’un test de détection des anticorps par dosage d’immunoabsorption enzymatique (ELISA). L’analyse statistique a porté sur les corrélats de l’infection postvaccinale.

Dans la cohorte plus jeune, 30 (12 %), 81 (33 %), 90 (36 %), 41 (16,5 %) et six (2,4 %) participants ont reçu zéro, une, deux, trois ou quatre doses de rappel, respectivement, pendant la période d’étude de 96 semaines. Dans la cohorte plus âgée, il y avait 37 (5 %), 96 (13 %), 143 (19,5 %), 377 (51,2 %) et 82 (11 %) participants, respectivement. Au total, 318 (32 %) avaient reçu une dose de rappel d’un vaccin bivalent (original et Omicron), y compris 37 personnes (15 %) de la cohorte plus jeune et 281 (38 %) de la cohorte plus âgée.

Pour terminer, on ne peut pas utiliser les taux d’anticorps contre la souche ancestrale pour déterminer la nécessité d’une dose de rappel ou le moment de l’administrer. Même s’il y avait une association entre des taux d’anticorps élevés et un risque réduit d’infection postvaccinale pendant les premières vagues de la pandémie, ces taux d’anticorps ont diminué au fil du temps et à l’émergence des souches de variants du SRAS-CoV-2. Il y avait une forte association entre, d’une part, la réception du vaccin bivalent contenant la souche originale et le variant Omicron, et d’autre part, l’absence d’infection postvaccinale pendant les vagues de la sous-lignée BA.4/5 du variant Omicron, ce qui laisse supposer que la réception de vaccins qui correspondent aux variants en circulation assurerait la meilleure protection. Ce constat appuie les recommandations relatives à leur utilisation en cette période de fatigue vaccinale. L’immunité hybride était également associée à une diminution du risque de nouvelles infections.