Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Tauzin A, Benlarbi M, Medjahed H, Grégoire Y, Perreault J, Gendron-Lepage G, Gokool L, Morrisseau C, Arlotto P, Tremblay C, Kaufmann DE, Martel-Laferrière V, Levade I, Côté M, De Serres G, Bazin R, Finzi A. Humoral Responses against BQ.1.1 Elicited after Breakthrough Infection and SARS-CoV-2 mRNA Vaccination. Vaccines. 2023; 11(2):242. https://doi.org/10.3390/vaccines11020242

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

D’après une étude partiellement financée par le GTIC publiée dans Vaccines, l’immunité hybride découlant de la vaccination et d’une récente infection produit des réponses humorales plus marquées que la vaccination seule contre le variant sauvage et le sous-variant BQ1.1 du variant BA.5 Omicron, quel que soit le vaccin à ARNm administré. Cette étude est une collaboration entre le Dr Gaston de Serres de l’Institut national de santé publique du Québec, la Pre Renée Bazin d’Héma-Québec et le Pr Andrés Finzi de l’Université de Montréal.

Faits saillants

  • Quatre semaines après la quatrième dose d’un vaccin à ARNm chez les personnes qui avaient été atteintes d’une récente infection postvaccinale (IPV), les anticorps étaient en mesure de reconnaître la glycoprotéine spiculaire sauvage mieux que chez les personnes qui n’avaient pas été atteintes d’une récente IPV, quel que soit le type de vaccin à ARNm reçu.
  • De même, pour ce qui est de la glycoprotéine spiculaire du sous-variant BQ.1.1, quatre mois après la troisième dose, les personnes qui avaient été atteintes d’une récente IPV présentaient une meilleure reconnaissance immunitaire de l’antigène spiculaire que celles qui n’avaient pas été infectées récemment. Cette différence demeurait plus marquée quatre semaines après la quatrième dose.
  • Quatre semaines après la quatrième dose, les personnes qui avaient été récemment atteintes d’une IPV présentaient une activité neutralisante considérablement plus élevée contre les glycoprotéines spiculaires sauvage et BQ.1.1. Tous les donneurs qui avaient récemment été atteints d’une IPV et avaient reçu une quatrième dose ont développé des anticorps neutralisants contre le spicule BQ.1.1, tandis que certains qui avaient reçu quatre doses de vaccin, mais n’avaient pas été atteints d’une IPV, n’étaient toujours pas en mesure de neutraliser le spicule de ce variant.
  • Le vaccin bivalent BA.1 de Moderna avait tendance à assurer une meilleure reconnaissance et une meilleure neutralisation du virus que les autres plateformes vaccinales, y compris le vaccin bivalent BA.4/5 de Pfizer. Ces différences n’avaient toutefois pas de signification statistique. Il reste à déterminer si ce phénomène était attribuable au nombre relativement faible d’échantillons testés.

L’étude incluait 63 personnes (25 hommes et 38 femmes de 24 à 84 ans), dont 20 avaient contracté une IPV d’une sous-lignée Omicron (neuf hommes et 11 femmes de 24 à 67 ans) entre quatre semaines et quatre mois suivant une troisième dose de vaccin ou entre quatre mois suivant la troisième dose et quatre semaines suivant la quatrième dose. Aucune augmentation significative des anticorps conférés par l’infection n’a été observée chez les autres donneurs (16 hommes et 27 femmes de 31 à 84 ans), malgré des antécédents d’infection chez certains.

Dans l’ensemble, l’étude soutient que, comparativement à la vaccination seule, l’immunité hybride entraîne une meilleure réponse humorale et une meilleure réponse neutralisante contre le sous-variant BQ.1.1 et les autres variants récents.