Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Halvorson T, Ivison S, Huang Q, Ladua G, Yotis DM, Mannar D, Subramaniam S, Ferreira VH, Kumar D, Belga S, Levings MK. SARS-CoV-2 variants Omicron BA.4/5 and XBB.1.5 significantly escape T cell recognition in solid organ transplant recipients vaccinated against the ancestral strain. medRxiv 2023.08.14.23293991; doi : https://doi.org/10.1101/2023.08.14.23293991

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

D’après les résultats d’une étude financée par le GTIC, qui est parue en prépublication et n’a donc pas été révisée par un comité de lecture, la vaccination conférait de vigoureuses réponses des lymphocytes T spécifiques au SRAS-CoV-2 contre le variant Omicron BA.4/5 chez les receveurs d’un organe plein (ROP). Ces réponses, qui demeuraient perceptibles au fil du temps, augmentaient après une quatrième dose de vaccin. Les ROP présentaient également une meilleure réponse des lymphocytes T contre le variant Omicron XBB.1.5 après trois doses de vaccin monovalent contre la souche ancestrale. Cependant, l’importance des réponses contre les variants Omicron BA.4/5 et XBB.1.5 était beaucoup moins marquée que celle observée contre le variant d’origine. L’étude était dirigée par la Pre Megan Levings et la Dre Sara Belga, toutes deux de l’Université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec la Dre Deepali Kumar du Réseau de santé universitaire, pour le compte du groupe de recherche PREVent.

Faits saillants

  • La vaccination a induit des réponses des lymphocytes T propres au SRAS-CoV-2 contre les variants Omicron BA.4/5 et XBB.1.5. Les réponses des lymphocytes T étaient encore plus importantes contre le variant Omicron BA.4/5 après une quatrième dose de vaccin à ARNm (les réponses des lymphocytes T au variant XBB.1.5 n’ont pas été établies après une quatrième dose).
  • Cependant, après trois doses de vaccin contre la souche originale, les réponses des lymphocytes T CD4+ aux variants Omicron BA.4/5 et XBB.1.5 étaient beaucoup plus faibles que celles contre la souche originale. Des tendances semblables ont été observées à l’égard des lymphocytes T CD8+.
  • Les ROP qui avaient reçu une quatrième dose de vaccin et ceux qui présentaient une immunité hybridePersonne qui a reçu une quatrième dose et contracté la COVID-19 ont présenté une augmentation des réponses des lymphocytes T contre la souche originale et le variant Omicron BA.4/5, supérieure à celle observée après la troisième dose. Ces augmentations étaient beaucoup plus élevées que celles observées chez les sujets témoins qui n’avaient pas reçu de quatrième dose de vaccin et n’avaient pas contracté le SRAS-CoV-2. Aucune différence majeure n’a été observée entre la quatrième dose et les groupes présentant une immunité hybride.
  • La fréquence des lymphocytes T CD4+ propres aux antigènes était corrélée avec les titres d’anticorps contre le domaine de liaison du récepteur (RBD). Cette corrélation avec les réponses à la souche originale et au variant BA.4/5 était stimulée par une troisième dose.
  • Les patients qui prenaient de la prednisone, les receveurs d’une transplantation pulmonaire et les adultes âgés présentaient des réponses de lymphocytes T plus faibles.

La cohorte à l’étude était composée de 42 ROP d’un âge médian de 58 ans, dont 22 (52 %) étaient de sexe féminin et 20 (48 %), de sexe masculin. Les sujets avaient reçu une transplantation du rein (n = 16), du foie (n = 16) ou des poumons (n=10). La période médiane était de 6,8 ans depuis la transplantation. Tous les sujets avaient reçu au moins deux doses du vaccin à ARNm monovalent de Pfizer ou de Moderna contre la COVID-19, conçu pour agir contre la souche d’origine. Puisque les anticorps au bout d’un an ont été prélevés peu après (de trois à six semaines) une quatrième dose de vaccin, les sujets ont été répartis entre ceux qui n’avaient ni contracté le SRAS-CoV-2 ni reçu une quatrième dose (sujets témoins, n=6), qui avaient reçu une quatrième dose (n=15), qui avaient reçu une quatrième dose et contracté le SRAS-CoV-2 (hybride, n=7) ou qui avaient seulement contracté le SRAS-CoV-2 (n=4). Au recrutement, tous les patients prenaient au moins un médicament immunosuppressif, le tacrolimus (35 sur 42, 83 %), le mofétilmycophénolate ou le sodium de mycophénolate (27 sur 42, 64 %) et la prednisone (20 sur 42, 48 %) étant les plus fréquents.