Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Dayam RM, Law JC, Goetgebuer RL, Chao GY, Abe KT, Sutton M, Finkelstein N, Stempak JM, Pereira D, Croitoru D, Acheampong L, Rizwan S, Rymaszewski K, Milgrom R, Ganatra D, Batista NV, Girard M, Lau I, Law R, Cheung MW, Rathod B, Kitaygorodsky J, Samson R, Hu Q, Hardy WR, Haroon N, Inman RD, Piguet V, Chandran V, Silverberg MS, Gingras AC, Watts TH. Accelerated waning of immunity to SARS-CoV-2 mRNA vaccines in patients with immune mediated inflammatory diseases. JCI Insight. Le 26 avril 2022:e159721. doi : 10.1172/jci.insight.159721.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Un article désormais publié dans JCI Insight et rédigé par la Pre Anne-Claude Gingras, la Pre Tania Watts et le Dr Vinod Chandran, des chercheurs de l’Université de Toronto financés par le GTIC, démontre la nécessité d’administrer une troisième dose de vaccin à ARNm chez les patients atteints d’une maladie inflammatoire à médiation immunitaire (MIMI). L’équipe a étudié les réponses des anticorps et des lymphocytes T aux vaccins à ARNm contre le SRAS-CoV-2 chez les patients atteints de diverses MIMI sous traitement d’entretien par immunomodulateurs. La plupart acquéraient une meilleure réponse des anticorps et des lymphocytes T après les première et deuxième doses de vaccin à ARNm, mais ces réponses avaient diminué considérablement trois mois après la deuxième dose.

Faits saillants

  • De deux à quatre semaines après la deuxième dose de vaccin, 100 % et 99,2 % des participants étaient séroconvertis (c’est-à-dire qu’ils avaient produit des anticorps) pour les IgG du spicule et du domaine de liaison du récepteur (RBD), respectivement.
  • Cette réponse diminuait au fil du temps, et au bout de trois mois, seulement 67,8 % des participants obtenaient un résultat positif aux anticorps antispiculaires, tandis que 50,5 % obtenaient un résultat positif aux anticorps anti-RBD.
  • Deux doses du vaccin de Moderna ou d’une combinaison du vaccin de Moderna et de Pfizer produisaient une réponse des anticorps plus vigoureuse que deux doses du vaccin de Pfizer.
  • Les participants sous traitement biologique contre le facteur de nécrose tumorale (anti-TNF) possédaient des taux d’anticorps antispiculaires et anti-RBD plus faibles que ceux du groupe témoin en bonne santé.
  • Les patients atteints d’une MIMI sous traitement anti-TNF présentaient une activité de neutralisation beaucoup plus faible contre le SRAS-CoV-2 original et encore plus faible contre les variants préoccupants (Bêta, Gamma, Delta et Omicron) que les membres des autres groupes. Selon les données, un sous-groupe de participants ne parvenait pas à neutraliser le virus malgré des taux élevés d’immunoglobulines G antispiculaires et anti-RBD, ce qui laisse supposer qu’ils produisaient des anticorps de faible affinité. Le variant Omicron était plus difficile à neutraliser que le virus sauvage et que les variants Delta trois mois après la deuxième dose.
  • L’analyse combinée de tous les participants à l’étude a démontré une augmentation des réponses des lymphocytes T entre la première et la deuxième dose, mais ces réponses s’étaient quelque peu atténuées trois mois après la deuxième dose.
  • Les réponses des lymphocytes T n’étaient pas différentes en fonction de l’âge ou du sexe.

Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les réponses des anticorps et des lymphocytes T chez 150 participants à quatre moments : avant la vaccination, de deux à quatre semaines après la première dose, de deux à quatre semaines après la deuxième dose et trois mois après la deuxième dose. L’intervalle médian entre la première et la deuxième dose était de 60,5 jours. Les participants à l’étude étaient atteints de diverses affections, y compris une maladie inflammatoire de l’intestin, une polyarthrite rhumatoïde, une spondylite ankylosante ou une maladie psoriasique, et recevaient un traitement d’entretien par immunomodulateurs, soit sous forme de produits biologiques (anti-TNF, anti-IL-12/23, anti-IL-23, anti-IL-17) ou d’antimétabolites (méthotrexate et azathioprine [MTX/AZA]). Étant donné l’action de ces médicaments sur le système immunitaire, les chercheurs se demandaient si les participants répondaient aux vaccins contre la COVID-19 comme les personnes en bonne santé. Ils ont comparé les résultats du groupe immunodéprimé (44 patients atteints d’une MIMI qui prenaient des anti-TNF, 16 qui prenaient des anti-TNF et du MTX/AZA, dix qui prenaient des anti-IL-23, 28 qui prenaient des anti-IL-12/23, neuf, des anti-IL-17 et huit, du MTX/AZA) à ceux des neuf patients atteints d’une MIMI qui n’étaient pas sous traitement d’entretien par immunodépresseurs et à ceux de 26 personnes en bonne santé.

Dans l’ensemble, les chercheurs ont observé des réponses vigoureuses des lymphocytes T chez la plupart des patients sous immunosuppresseurs ou produits biologiques après une ou deux doses de vaccin à ARNm, mais le taux d’anticorps et l’efficacité de la neutralisation du groupe sous traitement anti-TNF étaient plus bas que chez les sujets témoins et s’étaient considérablement atténués trois mois après la deuxième dose. Ces résultats font ressortir l’importance d’une troisième dose de vaccin.