Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume les quatre présentations données lors de la séance simultanée intitulée Réponses immunitaires aux variants du SRAS-CoV-2 et immunité hybride, dans le cadre de la Réunion scientifique du GTIC qui s’est déroulée à Vancouver du 8 au 10 mars 2023.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Les études financées par le GTIC continuent de surveiller les réponses immunitaires aux variants du SRAS-CoV-2 et les hausses de l’immunité hybride chez les Canadiens. Dans cet article sont résumés les résultats de quatre présentations données pendant la séance simultanée intitulée Réponses immunitaires aux variants du SRAS-CoV-2 et immunité hybride dans le cadre de la Réunion scientifique du GTIC qui s’est déroulée du 8 au 10 mars 2023 à Vancouver. Ces observations sur la force et la durabilité de l’immunité (hybride, acquise par l’infection ou conférée par la vaccination) contribuent à mieux éclairer les politiques publiques et les recommandations auprès des Canadiens.

1. Présentatrice : PreKayla Holder, et investigatrice principale du GTIC : PrMichael Grant – Hybrid immunity against SARS-CoV-2 elicits cross-variant ADCC

L’immunité humorale (acquise par les anticorps) découlant des souches originales du SRAS-CoV-2 ne neutralise pas complètement les souches des variants. Un autre mécanisme, du nom de cytotoxicité cellulaire dépendant des anticorps (ADCC)Ce phénomène se produit lorsqu’une cellule ou un microbe ciblé est enrobé d’anticorps et détruit par certains types de lymphocytes, comme une cellule tueuse naturelle (ou cellule NK). , permet de détruire des cellules ciblées. Cette étude a permis d’analyser les réponses immunitaires des personnes qui avaient été à la fois infectées et vaccinées, c’est-à-dire qu’elles avaient acquis une immunité hybride, par rapport aux réponses de celles qui avaient été vaccinées seulement.

  • Les personnes qui possèdent une immunité hybride (elles ont déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 en plus d’avoir reçu une ou deux doses de vaccin) produisent de forts taux d’anticorps contre les sous-unités S1 et S2 du SRAS-CoV-2.
  • L’ADCC est plus élevée après une infection par le SRAS-CoV-2 et une dose de vaccin qu’après deux doses de vaccin seulement. Une forte réponse de l’ADCC peut également refléter des taux d’anticorps IgG antispiculaires du SRAS-CoV-2 optimaux.
  • Les personnes qui possèdent une immunité hybride produisent une ADCC contre les souches originales du SRAS-CoV-2, qui est également efficace contre les variants Omicron.

2. Présentatrice : DreMariana Baz, et investigateur principal du GTIC : Dr Denis Boudreau – Live virus neutralizing antibodies against ancestral SARS-CoV-2, Delta, BA.1, BA.2, BA.2.12.1, BA.4, and BA.5 strains in food and retail workers in Québec, Canada

Les anticorps neutralisants sont importants pour la clairance des virus et représentent un déterminant de protection majeur contre l’infection chez les humains. Cette étude portait sur l’étude des taux d’anticorps neutralisant chez des vendeurs au détail du Québec, qui avaient été vaccinés ou vaccinés et infectés (ou l’inverse). Diverses souches du SRAS-CoV-2 ont été analysées.

  • Les concentrations d’anticorps neutralisants contre la souche ancestrale du SRAS-CoV-2 et contre le variant Delta étaient semblables. Elles diminuaient pour les autres variants, y compris les sous-unités BA.1, BA.2, BA.2.12.1, BA.4 et BA.5.
  • Des profils semblables de concentrations d’anticorps neutralisants étaient observés en fonction du sexe, de l’âge, du poids (indice de masse corporelle supérieur et inférieur à 30), des maladies chroniques et du tabagisme ou du vapotage.
  • Les personnes qui avaient été à la fois vaccinées et infectées présentaient de meilleures concentrations d’anticorps neutralisants que celles qui avaient reçu deux doses de vaccin, mais n’avaient jamais été infectées. Les personnes qui avaient reçu deux à trois doses de vaccin avant d’être infectées présentaient des concentrations d’anticorps neutralisants systématiquement plus élevées contre tous les variants.
  • Les personnes qui avaient reçu deux doses du vaccin de Moderna présentaient des titres d’anticorps neutralisants plus élevés contre la souche originale du SRAS-CoV-2 que celles qui avaient reçu les vaccins AstraZeneca/Pfizer ou AstraZeneca/Moderna.
  • Les personnes qui avaient reçu deux doses du vaccin de Moderna, deux doses du vaccin de Pfizer ou trois doses du vaccin de Pfizer présentaient des titres d’anticorps neutralisants plus élevés contre le variant Delta que celles qui avaient reçu les vaccins AstraZeneca/Pfizer ou AstraZeneca/Moderna.

3. Présentatrice et chercheuse principale du GTIC : PreJen Gommerman – Omicron breakthrough infection induces superior mucosal and humoral immunity to SARS-CoV-2 variants than booster vaccination

L’immunité muqueuse et humorale contribue à la réponse immunitaire globale au SRAS-CoV-2. Pour évaluer l’immunité globale, il faut mesurer les anticorps dans la salive, car ils sont corrélés avec les anticorps dans le sang. Cette étude porte sur les réponses immunitaires des personnes qui ont contracté une infection postvaccinale par rapport à celles qui ont seulement reçu le vaccin.

  • Une deuxième dose de vaccin à ARNm conférait une réponse des anticorps IgA muqueux faible, transitoire et variable dans la salive, qui s’atténuait chez la plupart des gens. En revanche, les anticorps IgG (la protéine la plus observée dans le sang) augmentaient après la deuxième dose de vaccin.
  • Les personnes qui avaient contracté une infection postvaccinale possédaient des taux plus faibles d’anticorps IgA antispiculaires sériques et muqueux.
  • Les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin et avaient contracté une infection postvaccinale par un variant Omicron possédaient plus d’anticorps neutralisants contre divers variants du SRAS-CoV-2 que celles qui avaient reçu deux ou trois doses de vaccin seulement.
  • Les personnes qui avaient contracté une infection postvaccinale par un variant Omicron possédaient plus d’anticorps antispiculaires IgG et IgA dans leur salive que celles qui avaient reçu deux ou trois doses de vaccin et n’avaient pas été infectées.
  • Les personnes qui avaient contracté une infection postvaccinale par un variant Omicron possédaient plus d’anticorps antispiculaires IgA contre la souche de Wuhan originale du SRAS-CoV-2 et les variants SRAS-1 que celles qui avaient reçu deux ou trois doses de vaccin et n’avaient pas été infectées.

4. Présentatrice et investigatrice principale du GTIC : PreTania Watts – Lessons learned from monitoring T cell responses to SARS-CoV-2 infection and vaccination

Les lymphocytes T, qui représentent une partie importante de la réponse immunitaire, s’associent aux anticorps pour répondre avec efficacité à l’infection par le SRAS-CoV-2. Les chercheurs ont évalué les réponses immunitaires cellulaires et humorales après la vaccination contre la COVID-19 chez des personnes ayant une maladie inflammatoire à médiation immunitaire (MIMI), dont certaines étaient sous traitement anti-TNF.

  • L’IL-2 produite par les lymphocytes T était la cytokinePetites protéines qui contribuent à la communication intercellulaire dans le cadre des réponses immunitaires dominante découlant de la réponse au SRAS-CoV-2 chez les patients atteints d’une COVID-19 légère. Elle persistait jusqu’à neuf mois après l’apparition des symptômes. Chez les patients hospitalisés, la cytokine dominante était le facteur de nécrose tumorale (TNF) provenant des cellules productrices du TNF.
  • La réponse antispiculaire propre au SRAS-CoV-2 était dominée par une forte réponse CD4 et une faible réponse CD8.
  • La troisième dose de vaccin réduisait l’affaiblissement de l’immunité. Elle était essentielle pour neutraliser les variants préoccupants chez les patients atteints d’une maladie inflammatoire à médiation immunitaire qui prenaient un traitement anti-TNF.
  • Il a été établi que la quatrième dose de vaccin maintenait la réponse des anticorps et la réponse neutralisante jusqu’à trois mois après la vaccination. Cette dose augmentait également la production d’IL-4 provenant des lymphocytes T dans le groupe sous traitement anti-TNF ou sous traitement combiné.