Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Donnici C, Ilincic C, Cao C, Zhang C, Deveaux G, Clifton D, Buckeridge D, Bobrovitz N, Arora RK. Timeliness of reporting of SARS-CoV-2 seroprevalence results and their utility for infectious disease surveillance. Epidemics. Décembre 2022. doi : 10.1016/j.epidem.2022.100645.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

D’après une étude du Pr Rahul Arora de l’Université de Calgary sur les données de SeroTracker (financée par le GTIC) publiée dans la revue Epidemics, les articles scientifiques révisés par un comité de lecture et les prépublications des enquêtes de séroprévalence sur la COVID-19 sont publiés plus lentement que les documents publiés d’une autre façon, ce qui en réduit l’utilité pour les décideurs en santé publique dans le contexte d’une intervention d’urgence sanitaire. Les chercheurs recommandent la création d’une plateforme mondiale ou d’archives de données afin de garantir la diffusion continue et accélérée des données de surveillance et d’en assurer une utilisation plus opportune. Même s’il faut des données probantes pour appuyer les pratiques exemplaires dans les populations à haut risque, les études en population générale sont publiées plus rapidement que celles portant sur des populations particulières.

Faits saillants

  • La plupart des enquêtes de séroprévalence ont été publiées dans des revues révisées par un comité de lecture (59 %) ou des prépublications (24 %), mais les rapports institutionnels étaient moins fréquents (8 %).
  • L’intervalle médian avant la publication était de 154 jours dans tous les types d’enquêtes de séroprévalence. L’intervalle était plus long pour les articles révisés par un comité de lecture (101 jours) et plus court pour les articles médiatiques (12 jours) et les rapports institutionnels (18 jours).
  • Les présentations de congrès, de colloques et de conférences et les articles médiatiques étaient plus biaisésLe biais désigne l’absence de validité interne en raison d’une erreur systématique réalisée dans une étude. Il entraîne une mauvaise évaluation de l’association entre une exposition et son effet dans une population. que les autres types d’enquêtes de séroprévalence, puisque seulement 5 % et 10 %, respectivement, présentaient un risque de biais faible à modéré.
  • Les chercheurs ont relevé de nombreuses études (particulièrement certains rapports gouvernementaux) publiées rapidement et comportant un faible risque de biais, ce qui ouvre la voie à la création d’archives utiles contenant des données de surveillance fiables.
  • Il fallait beaucoup plus de temps pour publier les enquêtes de séroprévalence effectuées auprès des travailleurs de la santé (rapport de cotes : 0,58)Dans le cas actuel, le rapport de risque représente la possibilité qu’une étude axée sur les travailleurs de la santé soit publiée plus rapidement qu’une étude axée sur la population générale. Un rapport de cote de 0,58 pourrait être interprété comme suit : les enquêtes de séroprévalence auprès de travailleurs de la santé sont 42 % moins susceptibles d’être publiées plus rapidement que les enquêtes en population générale. , des donneurs de sang (rapport de cotes : 0,76), des autres populations particulières (rapport de cotes : 0,58) ou de multiples populations (rapport de cotes : 0,69) que celles menées auprès de la population générale.

L’intervalle plus long avant de publier des articles révisés par un comité de lecture et des prépublications limite l’utilisation des publications scientifiques pour rendre compte de la séroprévalence, particulièrement en contexte de crise sanitaire.

Cette étude repose sur l’analyse de 1 844 enquêtes de séroprévalence tirées de la base de données d’analyses systématiques de SeroTracker, colligées entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021. Dans chaque enquête, la rapidité de publication était calculée selon le temps écoulé entre la date de la dernière collecte d’échantillons auprès des participants et la première publication publique des résultats de l’enquête. La validité des enquêtes a été évaluée en fonction de l’exécution du test sérologique utilisé et de la correction des erreurs d’échantillonnage. La représentativité était déterminée en comparant l’échantillon de participants utilisé dans l’enquête avec la population ciblée.