Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Galarneau J-M, Labrèche F, Durand-Moreau Q, Ruzycki S, Adisesh A, Burstyn I, Zadunayski T, Cherry N. Excess risk of COVID-19 infection and mental distress in healthcare workers during successive pandemic waves: Analysis of matched cohorts of healthcare workers and community referents in Alberta, Canada. Can J Public Health. Le 16 janvier 2024. doi : 10.17269/s41997-023-00848-4.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la Revue canadienne de santé publique a établi que les travailleurs de la santé (TdS) de l’Alberta présentaient une plus forte incidence à la fois d’infection par le SRAS-CoV-2 et de détresse psychologique que les membres de la communauté vus lors de consultations médicales, appariés selon le sexe, l’âge et la situation géographique. L’augmentation du nombre d’infections chez les TdS était plus évidente au début de la pandémie et pendant la cinquième vague (Omicron). Selon les données de santé administratives, l’élévation de l’incidence des troubles de santé mentale, y compris la réaction de stress ou d’adaptation et les troubles dépressifs, a toutefois été observée à chaque vague de la pandémie, mais a atteint un pic lors de la quatrième vague en Alberta. Cette étude était dirigée par la Dre Nicola Cherry, de l’Université de l’Alberta.

Faits saillants

  • Les TdS étaient plus vulnérables à une infection par le SRAS-CoV-2 que les membres de la communauté (sujets témoins) appariés : un plus fort pourcentage de TdS a obtenu un résultat positif au test PCR du SRAS-CoV-2 (20 % par rapport à 12 %) ou selon leur dossier médical (33 % par rapport à 26 %) que les sujets témoins appariés de la communauté.
  • Dans des analyses corrigées pour tenir compte des variables confusionnelles, le risque d’infection par le SRAS-CoV-2 chez les TdS était plus élevé que chez les sujets témoins de la communauté à la fois au début et pendant la cinquième vague (Omicron) de la pandémie.
  • Les TdS couraient également un risque plus marqué d’anxiété, de réaction de stress ou d’adaptation et de troubles dépressifs que les membres de la communauté.
  • L’anxiété était le trouble de santé mentale le plus observé dans les dossiers médicaux, mais leur augmentation devenait de moins en moins évidente au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie.
  • L’incidence de troubles de santé mentale, y compris la réaction de stress ou d’adaptation et le trouble dépressif, a augmenté à chaque vague de la pandémie et a atteint un pic lors de la quatrième vague.

Ces observations ont fait ressortir les difficultés continues qu’ont affrontées les TdS pendant la pandémie, non seulement pour ce qui est du risque d’infection en milieu de travail, mais également du bien-être mental. Les données administratives ont permis d’analyser l’évolution de ces risques tout au long de la pandémie.

Dans cette étude, les TdS ont été recrutés en Alberta, en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec à compter du début de l’année 2020 jusqu’à l’été 2022. Les participants de l’Alberta ont consenti à apparier leur dossier individuel sur la vaccination contre la COVID-19 et leur test d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) du SRAS-CoV-2 à la base de données administratives sur la santé de l’Alberta. Les TdS ont été appariés aux membres de la communauté en fonction de leur sexe, de leur âge, de leur lieu de résidence et de leurs consultations chez un médecin entre avril 2019 et mars 2020. Des 3 812 TdS albertains qui ont consenti à faire partie de la cohorte, 80 % (3 050 sur 3 812) ont accepté d’être appariés à la base de données sur la santé de l’Alberta. Chez les TdS, 476 (16,1 %) étaient médecins, 2 353 (79,5 %), infirmières, 58 (2,0 %), infirmières autorisées, et 72 (2,4 %), aides-soignants. La plupart étaient de sexe féminin (87,5 %, 2 590 sur 2 959). Les TdS avaient un âge médian de 44 ans à leur recrutement.