Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Cheung MW, Dayam RM, Shapiro JR, Law JC, Chao GYC, Pereira D, Goetgebuer RL, Croitoru D, Stempak JM, Acheampong L, Rizwan S, Lee JD, Jacob L, Ganatra D, Law R, Rodriguez-Castellanos VE, Kern-Smith M, Delgado-Brand M, Mailhot G, Haroon N, Inman RD, Piguet V, Chandran V, Silverberg MS, Watts TH, Gingras AC. Third and Fourth Vaccine Doses Broaden and Prolong Immunity to SARS-CoV-2 in Adult Patients with Immune-Mediated Inflammatory Diseases. J Immunol. Le 16 juin 2023:ji2300190. doi : 10.4049/jimmunol.2300190.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon les résultats d’une étude financée par le GTIC parus dans The Journal of Immunology, les troisième et quatrième doses de vaccin maintenaient et élargissaient les réponses immunitaires contre le SRAS-CoV-2 chez les adultes atteints d’une maladie immunitaire à médiation inflammatoire (MIMI), ce qui inclut les maladies inflammatoires de l’intestin, le psoriasis, l’arthrite psoriasique, la spondylite ankylosante et l’arthrite rhumatoïde. Les auteurs concluent que ces observations appuient la recommandation visant l’administration d’une primovaccination de trois à quatre doses dans cette population. Cette étude est une collaboration entre chercheurs financés par le GTIC, soit le Dr Vinod Chandran et les Pres Tania Watts et Anne-Claude Gingras, de même que leurs collègues, les Drs Vincent Piguet et Mark Silverberg, tous de l’Université de Toronto.

Faits saillants

  • De trois à quatre mois après une deuxième dose de vaccin, les patients ayant une MIMI possédaient beaucoup moins d’anticorps spécifiques au SRAS-CoV-2, et leur réponse de neutralisation et des lymphocytes T avait considérablement diminué par rapport à celle des sujets témoins. Une troisième dose était essentielle pour faire passer ces réponses à des taux semblables à ceux des sujets témoins.
  • Dans l’ensemble, les patients ayant une MIMI atteignaient les mêmes pics d’anticorps que les sujets témoins après les troisième et quatrième doses.
  • Cependant, les patients qui suivaient un traitement anti-TNF, particulièrement s’ils étaient atteints d’une maladie inflammatoire de l’intestin, présentaient systématiquement des taux d’anticorps anti-RBD et antispiculaires moins élevés que les sujets témoins ou les patients ayant des MIMI recevant un traitement non-anti-TNF. Ce constat se maintenait de la première à la quatrième doses de vaccin.
  • Les troisième et quatrième doses de vaccin rallongeaient la réponse des anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez l’ensemble des patients ayant une MIMI.
  • Les troisièmes doses étaient considérées comme importantes à la fois chez les sujets témoins et les patients ayant une MIMI pour limiter l’affaiblissement des réponses de neutralisation à tous les variants du SRAS-CoV-2 et ainsi élargir l’activité de neutralisation. Les quatrièmes doses conféraient des effets stabilisateurs supplémentaires chez les patients ayant une MIMI.
  • Chez les patients ayant une MIMI, les réponses des lymphocytes T au virus sauvage, de même qu’aux sous-variants Omicron BA.1 et BA.5, étaient largement équivalentes après trois doses de vaccin. Il n’y avait pas de différence chez les patients traités à l’aide d’anti-TNF et de non-anti-TNF.

Au total, 161 participants ont fourni 607 échantillons à l’étude, à huit moments différents à compter de janvier 2021. Ils avaient reçu un diagnostic de une ou plusieurs MIMI, n’étaient pas traités ou recevaient un traitement immunosuppresseur d’entretien et s’étaient fait administrer un vaccin à ARNm contre le SRAS-CoV-2. La participation des sujets témoins a pris fin pas plus de trois à quatre mois après l’administration de la troisième dose. La plupart des sujets à l’étude ont reçu le vaccin de Pfizer. Chez les patients atteints d’une MIMI, l’âge n’avait pas d’effet marqué sur la réponse à la vaccination.