Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Norton NJ, Ings DP, Fifield KE, Barnes DA, Barnable KA, Harnum DOA, Holder KA, Russell RS, Grant MD. Characteristics of vaccine- and infection-induced systemic IgA anti-SARS-CoV-2 spike responses. Vaccines (Basel). Le 7 septembre 2023 7;11(9):1462. doi : https://doi.org/10.3390/vaccines11091462.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Les résultats d’une étude financée par le GTIC et publiée dans la revue Vaccines ont révélé que le vaccin à ARNm original contre la COVID-19 produit une réaction immunitaire des IgA en circulation plus marquée contre la souche sauvage du SRAS-CoV-2 que contre les variants Omicron. Les participants vaccinés trois ou quatre fois présentaient des réponses des IgA aux antispicules pleine longueur beaucoup plus élevées contre le virus original que contre la lignée BA.1 du variant d’Omicron. Les taux de réponses des IgA demeuraient plus importants contre les antispicules pleine longueur du virus sauvage, même lors d’une infection par un variant Omicron contractée après deux ou trois doses de vaccin. Cette étude était dirigée par le Dr Michael Grant de l’Université Memorial de Terre-Neuve.

Faits saillants

  • Deux doses de vaccin à ARNm intramusculaires contre la souche originale du SRAS-CoV-2 induisaient la production d’IgA antispiculaires pleine longueur (ASPL) systémiques contre la souche sauvage. La troisième dose stimulait cette réponse, mais les taux étaient considérablement plus faibles après la quatrième.
  • Les participants qui ont contracté une infection postvaccinale par un variant Omicron après deux ou trois doses de vaccin possédaient des taux plus élevés d’IgA antispiculaires contre le SRAS-CoV-2 en circulation que ceux qui avaient reçu une quatrième dose, mais n’avaient pas contracté d’infection postvaccinale par un variant Omicron.
  • Les participants dont les taux d’IgA antispiculaires ou du domaine de liaison du récepteur (RBD) systémiques du SRAS-CoV-2 étaient plus élevés après trois doses de vaccin présentaient un risque réduit d’infection postvaccinale par un variant Omicron.
  • Les participants qui avaient reçu deux ou trois doses de vaccin et contracté une infection postvaccinale par un variant Omicron ont acquis des taux d’IgA antispiculaires en circulation plus élevés contre la souche sauvage et la lignée BA.1 du variant Omicron du SRAS-CoV-2, qui sont demeurés élevés pendant plus de 150 jours.
  • Les participants ayant reçu trois ou quatre doses d’un vaccin conçu d’après la protéine spiculaire sauvage présentaient des réponses des IgA anti-ASPL beaucoup plus marquées contre le type sauvage que contre la lignée BA.1 du variant Omicron. Le taux de réponse des IgA était plus élevé contre l’ASPL sauvage, même en cas d’infection postvaccinale par Omicron après deux ou trois doses de vaccin.
  • Les participants qui avaient reçu trois ou quatre doses de vaccin ou deux doses de vaccin suivies d’une infection par un variant Omicron possédaient des taux d’IgG en circulation plus élevés contre l’ASPL sauvage que contre l’ASPL de la lignée BA.1 du variant Omicron.

Selon ces observations, la vaccination par un antigène original du SRAS-CoV-2 a produit une empreinte immunologique sur les réponses des IgA, qui reconnaissent mieux la protéine S d’origine que celle du variant Omicron, même après une infection postvaccinale par un variant Omicron. Ce résultat soutient l’idée d’offrir des vaccins monovalents canadiens contre les variants actuellement en circulation au Canada.

Les auteurs jugent important d’explorer la relation entre les anticorps des Iga en circulation et des IgA muqueux pour déterminer leur rôle dans la protection contre les infections respiratoires, y compris le SRAS-CoV-2. Par une meilleure compréhension de la dynamique des réponses des IgA et de leur rôle dans l’immunité, il sera possible d’améliorer les stratégies vaccinales et de mieux se préparer à des variants émergents du virus.

Cette étude incluait les participants d’une cohorte de recherche continue à l’Université Memorial de Terre-Neuve-et-Labrador, sélectionnés d’après une présomption ou une confirmation d’infection antérieure par le SRAS-CoV-2 au moyen de l’amplification en chaîne par polymérase avec transcriptase inverse (RT-PCR). Étaient incluses les personnes qui avaient autodéclaré des infections par les variants Omicron entre février et août 2022 d’après les résultats d’un test RT-PCR ou d’un test rapide, après avoir reçu au moins deux vaccins contre la souche sauvage du SRAS-CoV-2 approuvés par Santé Canada.