Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Yau K, Kurtesi A, Qi F, Delgado-Brand M, Tursun TR, Hu Q, Dhruve M, Kandel C, Enilama O, Levin A, Jiang Y, Hardy WR, Yuen DA, Perl J, Chan CT, Leis JA, Oliver MJ, Colwill K, Gingras AC, Hladunewich MA. Omicron variant neutralizing antibodies following BNT162b2 BA.4/5 versus mRNA-1273 BA.1 bivalent vaccination in patients with end-stage kidney disease. Nat Commun. Le 27 septembre 2023;14(1):6041. doi : 10.1038/s41467-023-41678-9.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Nature Communications, a établi que les vaccins bivalents de Pfizer (BNT162b2 [BA.4/BA.5]) et de Moderna (mRNA-1273 [BA.1]) induisaient une neutralisation semblable contre les sous-variants BA.1, BA.5, BQ.1.1 et XBB.1.5 chez les patients sous dialyse ou ayant une transplantation du rein, malgré la divergence antigénique par rapport aux souches alors en circulation. L’étude était dirigée par la Dre Michelle Hladunewich de l’Université de Toronto, en collaboration avec les Drs Adeera Levin de l’Université de la Colombie-Britannique, Matthew Oliver de l’Université de Toronto et la Pre Anne-Claude Gingras de l’Institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum à Sinai Health.

Faits saillants

  • La neutralisation des sous-variants BA.1, BA.5, BQ.1.1 et XBB.1.5 d’Omicron s’était presque multipliée par huit un mois après la vaccination bivalente et assurait une protection importante, bien qu’elle soit beaucoup plus faible que celle contre la souche sauvage du SRAS-CoV-2. En fait, les anticorps neutralisants contre les variants spécifiques à Omicron étaient 7,3 fois plus faibles contre le sous-variant BA.1, 8,3 fois plus faibles contre le sous-variant BA.5, 45,8 fois plus faibles contre le sous-variant BQ.1.1 et 48,2 fois plus faibles contre le sous-variant XBB.1.5 que les anticorps neutralisants contre le virus sauvage.
  • La neutralisation virale du virus sauvage et des sous-variants BA.1, BA.5, BQ.1.1 et XBB.1.5 ne différait pas tellement selon le type de vaccin bivalent (Pfizer ou Moderna).
  • Un mois après la vaccination bivalente, les receveurs d’une transplantation de rein (n = 15) présentaient des taux d’anticorps neutralisants absolus contre les sous-variants BA.1, BQ.1.1 et XBB.1.5 beaucoup plus faibles que les patients sous hémodialyse (n = 83), mais pas contre le virus sauvage ou le sous-variant BA.5.
  • L’immunité hybride conférait des anticorps neutralisants plus forts contre tous les sous-variants Omicron. Les anticorps neutralisants spécifiques à Omicron étaient beaucoup plus élevés contre la souche sauvage et les sous-variants BA.1, BA.5, BQ.1.1 et XBB.1.5 chez les personnes ayant reçu un résultat positif aux anticorps antinucléocapsidiques.

Cette étude caractérise la neutralisation contre les sous-variants Omicron chez 98 personnes sous dialyse ou ayant une transplantation du rein. Cette cohorte avait un âge médian de 70 ans, et 35 % étaient de sexe féminin. Le vaccin bivalent contre la COVID-19 correspondait à la cinquième dose, au total, chez 92 % des participants, dont 73 % (72 sur 98) avaient reçu le vaccin bivalent de Moderna et 27 % (26 sur 98), celui de Pfizer.

Au total, 26 % (25 sur 98) des participants avaient déjà contracté une COVID-19 confirmée par un test RT-PCR ou un test antigénique rapide, tandis que 41 % (40 sur 98) possédaient des anticorps acquis par l’infection avant de recevoir un vaccin bivalent. Au suivi au bout d’un mois, 37 % (36 sur 98) possédaient des anticorps acquis par l’infection. Un nouveau cas de séroconversion a été observé, et cinq personnes d’abord séropositives sont devenues séronégatives.

Dans l’ensemble, ces résultats au sujet de la vaccination chez les patients atteints d’insuffisance rénale terminale sont encourageants. L’insuffisance rénale chronique est un facteur de risque majeur de COVID-19 grave, et l’hémodialyse peut accroître le risque d’exposition au SRAS-CoV-2.