Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Kabbani D, Yotis DM, Ferreira VH, Shalhoub S, Belga S, Tyagi V, Ierullo M, Kulasingam V, Hébert MJ, West L, Delisle JS, Racine N, De Serres SA, Cardinal H, Dieudé M, Humar A, Kumar D. Immunogenicity, Safety, and Breakthrough Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 Infections After Coronavirus Disease 2019 Vaccination in Organ Transplant Recipients: A Prospective Multicenter Canadian Study. Open Forum Infect Dis. Le 13 avril 2023;10(5):ofad200. doi : https://doi.org/10.1093/ofid/ofad200.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Open Forum Infectious Diseases a établi que chez les receveurs d’une transplantation d’organe plein (RTOP), les vaccins contre la COVID-19 sont sécuritaires, induisent des taux élevés d’anticorps du domaine de protection du récepteur (RBD) après une troisième dose (dans la plupart des cas) et offrent une protection contre l’hospitalisation. Ceux qui ont contracté une infection près trois doses de vaccin contre la COVID-19 possédaient des taux plus élevés d’anticorps anti-RBD du SRAS-CoV-2 que ceux qui en avaient reçu trois doses et n’avaient pas été infectés. Cette étude était dirigée par la Dre Deepali Kumar du Réseau universitaire de santé.

Faits saillants

  • Il a été démontré que les vaccins contre la COVID-19 étaient sécuritaires chez les RTOP ayant de faibles taux de traitement antirejet (0,7 %).
  • Après la troisième dose de vaccin, l’immunogénicitéCapacité d’induire une réponse immunitaire des anticorps ou à médiation cellulaire
    The ability to induce an antibody and/or cell-mediated immune response.
    s’est accentuée chez la plupart des RTOP qui généraient des réponses anti-domaine de liaison du récepteur (RBD) élevées. Cependant, 21 % des participants n’ont pas acquis de réponse anti-RBD au SRAS-CoV-2.
  • Les receveurs plus âgés, qui avaient reçu une transplantation du poumon, étaient atteints d’une maladie rénale chronique ou avaient reçu une transplantation plus récente, étaient plus susceptibles de présenter de faibles réponses anti-RBD.
  • Les receveurs qui avaient reçu au moins trois doses de vaccin contre la COVID-19 étaient protégés contre l’hospitalisation s’ils contractaient des infections postvaccinales par le SRAS-CoV-2. Ceux qui ont été hospitalisés n’avaient pas reçu plus de deux doses de vaccin.
  • Les receveurs qui ont reçu trois doses de vaccin contre la COVID-19 et ont contracté une infection postvaccinale présentaient des taux anti-RBD du SRAS -CoV-2 considérablement plus élevés que ceux qui avaient reçu trois doses de vaccin et n’avaient pas contracté d’infection.

Même si des réponses immunitaires protectrices étaient observées chez les RTOP après la vaccination contre la COVID-19 comme dans l’ensemble de la population, l’immunité s’atténue au fil du temps, et des doses de rappel avaient été administrées pour renforcer l’immunité anti-RBD. Les auteurs font également ressortir l’importance de maintenir les mesures de prévention des infections et ajoutent qu’il faudrait prioriser les anticorps monoclonaux préexposition et les traitements précoces du SRAS-CoV-2.

Cette étude observationnelle incluait 539 RTOP de 18 ans et plus qui ont été recrutés dans sept centres de transplantation canadiens en avril 2021, puis suivis jusqu’en mai 2022. Le groupe de participants avait reçu un rein (48 %), un foie (22,3 %), des poumons (14,9 %), un cœur (10,8 %) ou plusieurs organes ou d’autres transplantations (3,9 %). Les hémogrammes pour déceler les protéines antispiculaires et anti-RBD ont été effectués de quatre à six semaines après chaque dose de vaccin et après chaque infection établie par le SRAS-CoV-2.