Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Puyat JH, Wilton J, Fowokan A, Janjua NZ, Wong J, Grennan T, Chambers C, Kroch A, Costiniuk CT, Cooper CL, Lauscher D, Strong M, Burchell AN, Anis A, Samji H; équipe de l’étude COVAXHIV. COVID-19 vaccine effectiveness by HIV status and history of injection drug use: a test-negative analysis. J Int AIDS Soc. Octobre 2023;26(10):e26178. doi : https://doi.org/10.1002/jia2.26178.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC publiée dans le Journal of the International AIDS Society, les vaccins contre l’infection par le SRAS-CoV-2 pourraient être moins efficaces chez les personnes qui vivent avec le VIH (PVIH) et utilisent des drogues injectables (UDI). L’efficacité globale des vaccins pendant les deux mois suivant la deuxième dose était plus faible chez les patients ayant le VIH qui avaient utilisé des drogues injectables que chez ceux qui n’en avaient pas utilisé, par rapport à des personnes appariées n’ayant pas le VIH qui avaient utilisé ou non de telles drogues. L’étude était dirigée par le Dr Aslam Anis de l’Université de la Colombie-Britannique.

Cette étude visait à examiner l’influence conjointe du VIH et d’une histoire d’utilisation de drogues injectables (UDI) sur l’efficacité des vaccins. Le groupe comparatif incluait les PVIH ayant une histoire d’UDI, les PVIH sans histoire d’UDI, les personnes sans VIH ayant une histoire d’UDI et les personnes sans VIH sans histoire d’UDI.

Faits saillants

  • La proportion de personnes ayant une histoire d’UDI était beaucoup plus élevée chez les PVIH (41 %) que chez les personnes sans VIH (4 %).
  • Dans l’ensemble, l’efficacité des vaccins contre le SRAS-CoV-2 pendant les deux mois suivant la deuxième dose était plus faible chez les PVIH ayant une histoire d’UDI (66 %) que chez les PVIH sans histoire d’UDI (80 %). L’immunité s’était considérablement affaiblie de quatre à six mois après la vaccination chez les PVIH ayant une histoire d’UDI que dans les autres groupes.
  • En revanche, l’efficacité vaccinale globale contre le SRAS-CoV-2 atteignait 92 % pendant les deux premiers mois au sein de la population appariée non atteinte du VIH sans histoire d’UDI et demeurait élevée de quatre à six mois après la deuxième dose.

Selon cette étude, l’efficacité vaccinale plus basse observée chez les PVIH peut être partiellement attribuée à l’utilisation de substances psychoactives et à des affections connexes. Les personnes ayant à la fois le VIH et une histoire d’UDI présentaient le plus lourd fardeau de maladies connexes et d’insuffisance de revenu dans un quartier défavorisé. Les résultats de l’étude font ressortir la nécessité d’adopter des stratégies adaptées, y compris la priorisation des doses de rappel pour les PVIH (ayant ou non une histoire d’UDI) afin d’accroître la protection du vaccin contre la COVID-19.

L’étude incluait des PVIH et des personnes sans VIH de la cohorte BC COVID-19 (BCC19C), une plateforme de surveillance qui intègre des fichiers de données sur la COVID-19 à une série de fichiers de données administratives et tirées de registres. Les données de personnes qui se sont soumises à un test RT-PCR de dépistage du SRAS-CoV-2 en laboratoire entre le 15 décembre 2020 et le 21 novembre 2021 en Colombie-Britannique, au Canada, ont été incluses dans l’analyse. L’étude incluait 2 700 PVIH et une population appariée de 375 043 personnes sans VIH, dont 351 et 103 049 cas de SRAS-CoV-2, respectivement. La période de l’étude a été choisie pour coïncider avec le déploiement des vaccins dans la population britanno-colombienne générale (la première dose est devenue disponible le 15 décembre 2020) et a pris fin avant l’émergence des variants Omicron.