Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Grant MD, Bentley K, Fielding CA, Hatfield KM, Ings DP, Harnum D, Wang E, Stanton R, Holder KA. Hybrid immunity elicits potent cross-variant ADCC against SARS-CoV-2 through a combination of anti-S1 and S2 antibodies. medRxiv. Mars 2023. doi : 10.1101/2023.03.09.531709

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Dans cette étude financée par le GTIC, dont les résultats ont été publiés en prépublication et n’ont donc pas été révisés par un comité de lecture, le Pr Michael Grant, de l’Université Memorial de Terre-Neuve, et son équipe, en collaboration avec le Pr Richard Stanton de l’Université Cardiff au Royaume-Uni, démontrent que l’immunité hybrideL’immunité hybride est produite par la conjugaison de l’infection et de la vaccination. confère une meilleure protection contre la propagation du SRAS-CoV-2 de cellule à cellule que la vaccination seule. D’après les résultats, ces chercheurs avancent que les vaccins contre la COVID-19 ne devraient pas cibler seulement les réponses des anticorps anti-RBD, mais plutôt des réponses des anticorps spécifiques aux domaines S1 et S2 des protéines spiculaires.

Les vaccins actuels contre la COVID-19 induisent avec une grande efficacité de puissants anticorps neutralisants qui empêchent le SRAS-CoV-2 en circulation de pénétrer dans les cellules non infectées, ce qui est essentiel pour réduire la transmission virale. D’autres types d’anticorps contribuent à déjouer la transmission de cellule à cellule. Ces anticorps reconnaissent les cellules infectées par les marqueurs viraux présents à leur surface et recrutent d’autres cellules du système immunitaire, telles que les cellules tueuses naturelles (cellules NK), afin de tuer les cellules infectées par un mécanisme du nom de cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps (CCDA). La CCDA est fondamentale au contrôle du virus.

Faits saillants

  • Les anticorps induits par les vaccins contre la COVID-19 procurent une faible CCDA. Parmi les raisons qui expliquent ce phénomène, soulignons que la vaccination induit surtout des anticorps qui ciblent le domaine S1 de la protéine spiculaire.
  • Les anticorps prélevés chez des personnes possédant une immunité hybride produisaient une cytotoxicité beaucoup plus marquée. Notamment, l’infection favorisait la production d’anticorps contre le domaine S2 de la protéine spiculaire. Ainsi, l’immunité hybride stimulait les réponses des anticorps à la fois contre les domaines S1 et S2.
  • La capacité de l’immunité hybride à tuer les cellules infectées par la CCDA s’est maintenue contre les nouveaux variants préoccupants, y compris les variants Delta et Omicron qui, on le sait, échappent aux anticorps neutralisants.

La plupart des vaccins contre la COVID-19 utilisés aujourd’hui reposent sur la protéine spiculaire (S) originale du SRAS-CoV-2, induisant ainsi la production d’anticorps anti-S. Notamment, les chercheurs se sont penchés particulièrement sur l’induction d’anticorps ciblant le domaine de liaison du récepteur (RBD) contenus dans la protéine spiculaire du domaine S1. Les anticorps anti-RBD induits par les vaccins sont en mesure de neutraliser les virus acellulaires en les empêchant d’infecter les cellules. Cependant, de nouveaux variants du SRAS-CoV-2 ont pu échapper à l’activité neutralisante des anticorps induits par les vaccins en réduisant leur capacité de liaison. Selon cette étude, les vaccins à sous-unités protéiques (provenant d’un seul spicule) profiteraient des stratégies visant à induire une combinaison de réponses des anticorps spécifiques aux domaines S1 et S2.

Pour en savoir plus sur le fonctionnement des vaccins contre la COVID-19, consulter la Foire aux questions.