Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Hall VG, Ferreira VH, Ierullo M, Ku T, Marinelli T, Majchrzak-Kita B, Yousuf A, Kulasingam V, Humar A, Kumar D. Humoral and Cellular immune response and Safety of 2-dose SARS-CoV-2 mRNA-1273 (Moderna) vaccine in Solid Organ Transplant Recipients. Am J Transplant. date Juillet 2021 volume(number):pages. doi : link

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Des chercheurs ont évalué les taux d’anticorps, l’immunité à médiation cellulaire et l’innocuité de receveurs d’organes pleins après deux doses du vaccin de Moderna. Selon les principales conclusions de cette étude, après la seconde dose du vaccin, 65,5 % des patients ne présentaient pas de réponses détectables des anticorps (anti-RBD) et 73,1 % ne pouvaient pas neutraliser le virus. Néanmoins, dans une sous-étude, près de la moitié des patients chez qui on ne détectait pas d’anticorps anti-RBD répondaient fortement aux lymphocytes T. Cette étude financée par le GTIC et le GRSV est dirigée par la Dre Deepali Kumar du Réseau universitaire de santé, qui continue d’évaluer le profil d’immunogénicité et d’innocuité des vaccins contre la COVID-19 chez des receveurs d’organes au Canada.

À cause de leur immunodépression, il est démontré que les receveurs d’un organe plein courent un plus grand risque d’être atteints d’une COVID-19 grave et de répondre avec moins d’efficacité aux vaccins contre cette maladie. Par conséquent, il est important d’examiner de près si la vaccination contre la COVID-19 protège cette population vulnérable contre la maladie.

Faits saillants

  • Six receveurs d’organes sur 121 (5,0 %) ont présenté une réponse anti-RBD positive après la première dose du vaccin, et 38 sur 110 (34,5 %) après la seconde dose. Ainsi, chez 72 receveurs d’organes sur 110 (65,5 %), on ne détectait pas de réponse anti-RBD.
  • Sept patients sur 119 (5,9 %) présentaient une capacité de neutralisation des anticorps après la première dose du vaccin, et 29 sur 108 (26,9 %) après la seconde dose, si bien que chez 79 sur 108 (73,1 %), la capacité de neutralisation n’était pas détectable.
  • Dans un sous-groupe de participants, quatre patients sur 40 (10 %) présentaient une réponse positive des lymphocytes T après la première dose, et cette proportion est passée à 23 patients sur 48 (47,9 %) après la seconde dose.
  • Le vaccin de Moderna était efficace et bien toléré chez les participants.

Dans un récent article de l’American Journal of Transplantation, la Dre Deepali Kumar, une chercheuse du Réseau universitaire de santé de Toronto financée par le GTIC et le GRSV, et ses collègues ont rendu compte du profil d’immunogénicité et d’innocuité du vaccin de Moderna contre la COVID-19 chez des receveurs d’organes pleins. Au total, 127 personnes ont participé à l’étude et ont été suivies tout au long de leurs deux doses du vaccin à ARNm de Moderna, entrecoupées d’un intervalle de 28 jours. Les chercheurs ont prélevé du sang à trois moments précis : 1) avant la première dose, 2) quatre semaines après la première dose et 3) de quatre à six semaines après la seconde dose. Les participants ont également été suivis afin de déceler les événements liés à l’innocuité et aux effets indésirables suivant la vaccination tout au long de la période de l’étude.

Pour évaluer l’immunogénicité du vaccin, les chercheurs ont mesuré les taux d’anticorps au domaine de liaison du récepteur (anti-RBD) de la protéine spiculaire du SRAS-CoV-2. Après la première dose du vaccin de Moderna, six receveurs d’organes sur 121 (5,0 %) ont présenté une réponse anti-RBD positive, et cette proportion est passée à 38 receveurs d’organes sur 110 (34,5 %) après la seconde dose. Ainsi, la réponse anti-RBD n’était pas détectable chez plus de la moitié des receveurs d’organes (72 sur 110; 65,5 %) après la seconde dose du vaccin.

Les auteurs ont également mesuré la capacité des anticorps à neutraliser le virus, ce qui est de plus en plus reconnu comme un corrélat de protection contre le SRAS-CoV-2. Sept participants sur 119 (5,9 %) présentaient une réponse de neutralisation positive après la première dose du vaccin, et 29 sur 108 (26,9 %), après la seconde dose. Ainsi, 79 patients sur 108 (73,1 %) ne présentaient aucune neutralisation détectable des anticorps après la deuxième dose du vaccin à deux doses de Moderna. Fait intéressant, même si la corrélation entre la capacité de neutralisation positive et les taux anti-RBD positifs a été démontrée, 28,5 % des patients dont la réponse anti-RBD était positive présentaient une réponse de neutralisation négative.

L’immunité à médiation cellulaire a également été évaluée dans un sous-groupe de 48 patients. Après la première dose du vaccin, quatre patients de ce sous-groupe sur 40 (10 %) présentaient une réponse positive aux lymphocytes T, notamment aux lymphocytes T CD4+. Après la seconde dose, 23 patients sur 48 (47,9 %) présentaient une réponse positive aux lymphocytes T CD4+. Fait remarquable, sur les 26 patients de ce sous-groupe (26 sur 48; 54,2 %) sans réponse anti-RBD détectable, 12 (12 sur 26; 46,2 %) ont démontré une solide réponse des lymphocytes T, ce qui fait ressortir l’importance d’étudier cet aspect du système immunitaire au sein de cette population de patients. Enfin, les auteurs ont également déterminé que le vaccin de Moderna était sécuritaire et bien toléré par les participants.

Bref, selon les auteurs, l’immunogénicité du vaccin de Moderna était modérée au sein de la population de receveurs d’un organe plein, ce qui fait ressortir la nécessité de poursuivre la vaccination et de surveiller l’efficacité vaccinale dans cette population à risque.