Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Nantel S, Sheikh-Mohamed S, Chao GYC, Kurtesi A, Hu Q, Wood H, Colwill K, Li Z, Liu Y, Seifried L, Bourdin B, McGeer A, Hardy WR, Rojas OL, Al-Aubodah TA, Liu Z, Ostrowski MA, Brockman MA, Piccirillo CA, Quach C, Rini JM, Gingras AC, Decaluwe H, Gommerman JL. Comparison of Omicron Breakthrough Infection Versus Monovalent SARS-CoV-2 Intramuscular Booster Reveals Differences in Mucosal and Systemic Humoral Immunity. Mucosal Immunol Le 24 janvier 2024:S1933-0219(24)00004-7. doi : 10.1016/j.mucimm.2024.01.004.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans Mucosal Immunology a établi que l’ampleur et la portée des réponses des lymphocytes T étaient comparables chez les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin suivies d’une troisième ou d’une infection postvaccinale par Omicron. Les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin et contracté une infection postvaccinale par Omicron produisaient plus d’anticorps IgA contre les anticorps antispiculaires et RBD du SRAS-CoV-2 dans leur salive que celles qui n’en avaient pas reçu trois doses et n’avaient pas contracté d’infection postvaccinale. Les anticorps IgA du SRAS-CoV-2 produits après l’infection postvaccinale entraînaient également une réaction croisée avec d’autres variants, y compris la souche originale du SRAS-CoV-2 et même le SRAS-CoV-1. Cette étude était dirigée par la Pre Jennifer Gommerman de l’Université de Toronto, en collaboration avec d’autres chercheurs financés par le GTIC : Dre Allison McGeer (Sinai Health), DMario Ostrowski (Université de Toronto), PMark Brockman (Université Simon Fraser), PCiriaco Piccirillo (Université McGill), Dre Caroline Quach (Université de Montréal), Pre Anne-Claude Gingras (Université de Toronto) et Dre Hélène Decaluwe (Université de Montréal).

L’étude visait à comparer les réponses immunitaires des personnes qui avaient reçu deux doses d’un vaccin intramusculaire à ARNm approuvé par Santé Canada, suivies d’une infection postvaccinale par Omicron, à des personnes qui avaient reçu trois doses de vaccin sans contracter d’infection postvaccinale par Omicron. Deux cohortes de participants ont été recrutées dans le cadre de cette étude. L’une incluait des personnes qui avaient reçu au moins deux doses de vaccin et avaient contracté ou non une infection postvaccinale par le variant Omicron. La deuxième cohorte était formée de travailleurs de la santé qui avaient contracté une infection par la souche originale du SRAS-CoV-2 avant le déploiement des vaccins. Celles qui avaient ensuite reçu deux doses de vaccin et avaient contracté une infection postvaccinale par Omicron, de même que celles qui avaient reçu une troisième dose et n’avaient jamais contracté d’infection postvaccinale, ont été incluses dans l’analyse. Cette étude évaluait les réponses immunitaires cellulaires (lymphocytes T) et humorales (anticorps) après une infection postvaccinale subséquente par le variant Omicron ou une troisième dose de vaccin dans les deux cohortes.

Faits saillants

  • Les personnes qui n’avaient jamais été infectées et qui avaient reçu deux doses de vaccin, puis avaient contracté une infection postvaccinale par Omicron, possédaient des anticorps neutralisants plus forts et plus étendus contre les anticorps des spicules et du domaine de liaison du récepteur (RBD) du SRAS-CoV-2 que celles qui avaient reçu seulement deux ou trois doses de vaccin (sans être infectées).
  • Les personnes qui avaient contracté une infection par le SRAS-CoV-2 avant la vaccination, puis avaient reçu deux doses de vaccin et contracté une infection postvaccinale par Omicron, possédaient des taux d’anticorps IgG et IgA plus élevés que celles qui avaient reçu deux doses de vaccin. Cependant, leurs taux d’anticorps IgG et IgA étaient comparables à ceux des personnes qui avaient reçu trois doses de vaccin et n’avaient pas contracté d’infection postvaccinale.
  • Dans les deux groupes (les personnes qui avaient déjà été infectées et celles qui ne l’avaient jamais été), les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin et contracté une infection postvaccinale par Omicron présentaient des réponses immunitaires aux lymphocytes T supérieures à celles qui avaient reçu trois doses de vaccin.
  • Les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin et qui avaient contracté une infection postvaccinale par Omicron produisaient plus d’anticorps IgA antispiculaires et RBD du SRAS-CoV-2 dans leur salive que celles qui en avaient reçu trois et n’avaient pas contracté d’infection postvaccinale. Les anticorps IgA du SRAS-CoV-2 présents dans la salive, produits après une infection postvaccinale, entraînaient également une réaction croisée avec d’autres variants, y compris la souche sauvage du SRAS-CoV-2 et même le SRAS-CoV-1.

Cette étude fait ressortir l’importance des vaccins de rappel continus chez les personnes infectées ou non par le SRAS-CoV-2 auparavant. Selon ces résultats, la vaccination intranasale, qui imiterait l’exposition muqueuse pour produire des anticorps neutralisants dans les voies respiratoires supérieures, pourrait être précieuse pour accroître et élargir l’immunité prolongée contre le SRAS-CoV-2 et ses variants.

Les groupes de participants ont été tirés en 2020 de l’étude REInfection in COVID-19 Estimation of Risk (RECOVER, ou réinfection en cas d’estimation du risque de COVID-19) financée par le GTIC et la Biobanque CoVaRR-Net (Coronavirus Variants Rapid Response Network, ou Réseau de réponse rapide aux variants du coronavirus). Les participants qui avaient contracté une infection postvaccinale par Omicron s’étaient soumis aux prélèvements d’échantillons entre décembre 2021 et janvier 2022.

Dans la cohorte RECOVER, les travailleurs de la santé infectés par la souche sauvage du SRAS-CoV-2 avant la vaccination ont été recrutés dans cinq hôpitaux universitaires et centres de vaccination du Grand Montréal, au Québec, après un résultat PCR positif au SRAS-CoV-2. Dans la Biobanque CoVaRR-Net, des adultes en santé de la région du Grand Toronto, en Ontario, qui n’avaient pas été infectés par la COVID-19 avant la vaccination, ont été recrutés et ont fourni un échantillon de sang et de salive à l’Université de Toronto et Unity Health.