MONTRÉAL, le lundi 14 août 2023 – En mars 2023, après 16 mois marqués principalement par le variant Omicron, les trois quarts des Canadiens présentaient une immunité due à l’infection contre le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19. Aujourd’hui, le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) a publié dans le CMAJ (Canadian Medical Association Journal) l’analyse évaluée par des pairs la plus complète des estimations de la séroprévalence à l’échelle du Canada.

Le GTIC, avec l’aide de sept équipes de scientifiques collaborateurs, a utilisé des données agrégées pour estimer les tendances de la séroprévalence du SRAS-CoV-2, qu’elle soit acquise par l’infection ou induite par la vaccination, dans l’ensemble du Canada. Trois périodes ont été analysées : la pré-vaccination (mars 2020 à novembre 2020), le déploiement des vaccins (décembre 2020 à novembre 2021) et les vagues d’Omicron (décembre 2021 à mars 2023). Toutes les données proviennent d’échantillons sanguins prélevés dans le cadre d’études financées par le GTIC, réalisées sur la population générale et comportant plusieurs points dans le temps. Outre les études qui ont contribué à cette analyse, le GTIC, financé par l’Agence de santé publique du Canada, a octroyé des fonds à 120 études de recherche portant sur l’immunité au SRAS-CoV-2, dont un grand nombre ont porté sur des populations sous-représentées et des résidents d’établissements de soins de longue durée.

Au cours des deux premières phases de la pandémie, en contraste avec le fardeau exercé sur la société canadienne et les systèmes de santé, peu de personnes au Canada avaient des traces dans le sang d’une infection par le SRAS-CoV-2 : moins de 0,3 % en mai 2020 et seulement 9 % en novembre 2021. Les faibles taux d’infection enregistrés au Canada avant Omicron étaient également observés dans d’autres pays à revenu élevé d’Europe et d’Amérique du Nord.

« Malgré une couverture vaccinale élevée au Canada, le taux d’infection a augmenté rapidement avec le variant Omicron extrêmement contagieux », explique le Dr Bruce Mazer, codirecteur de l’étude, directeur scientifique associé, Stratégie au GTIC et chercheur principal à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. « Après six mois de circulation du variant Omicron au Canada, à la mi-juin 2022, la séroprévalence acquise par l’infection était passée à 47 %, avec une augmentation mensuelle moyenne de 6,4 % par mois. Elle a finalement atteint plus de 75 % en mars 2023. »

« Pendant la phase Omicron, les taux d’immunité acquise par l’infection ont augmenté plus rapidement dans les groupes d’âge plus jeunes et dans les provinces de l’Ouest du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique », ajoute le Pr David Buckeridge, codirecteur de l’étude, directeur scientifique, Gestion et analyse des données au GTIC et professeur à l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université McGill. « En mars 2023, environ 80 % des adultes âgés de 18 à 25 ans présentaient des traces d’une infection antérieure. Ce chiffre est à comparer à environ 75 % des personnes âgées de 25 à 39 ans, 70 % des personnes âgées de 40 à 59 ans et 60 % des personnes âgées de 60 ans et plus. »

Le taux d’augmentation de la séroprévalence acquise par l’infection a considérablement ralenti depuis le printemps 2023, bien qu’il continue d’augmenter, en particulier chez les adultes plus âgés. Cependant, les auteurs concluent que « les variations en fonction de l’âge et de la géographie, et la possibilité d’une diminution des niveaux d’anticorps suggèrent que la politique de santé publique et les décisions cliniques devront être adaptées aux tendances locales d’immunité de la population. »

L’analyse a utilisé la présence d’anticorps dirigés contre la protéine de la nucléocapside comme indication d’une infection passée et la présence d’anticorps antispiculaires pour représenter la séroprévalence globale représentant à la fois les anticorps conférés par le vaccin et ceux acquis par l’infection.

Les équipes d’étude collaboratrices étaient : L’étude Ab-C (Action to Beat Coronavirus) à St. Michael’s Hospital, un site d’Unity Health Toronto, Alberta Precision Laboratories, Laboratoire provincial Cadham, Société canadienne du sang, CanPath, Héma-Québec, Mount Sinai/l’institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum, Saskatchewan Health Authority, l’Université d’Ottawa.

The Evolution of SARS-CoV-2 Seroprevalence in Canada – A Time-Series Study, 2020-2023. CMAJ 2023 le 14 août;195:E1030-7. doi: 10.1503/cmaj.230949

 

À propos de Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 

Le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) à la fin d’avril 2020 pour catalyser, soutenir, financer et harmoniser la recherche sur l’immunité contre le SRAS-CoV-2 pour les décideurs fédéraux, provinciaux et territoriaux dans leurs efforts pour protéger les Canadiens et minimiser l’impact de la COVID-19. Le groupe de travail et son secrétariat travaillent en étroite collaboration avec toute une série de partenaires, notamment les gouvernements, les organismes de santé publique, les institutions, les organisations sanitaires, les équipes de recherche, les autres groupes de travail, et mobilise les collectivités et les parties prenantes.  À ce jour, le GTIC a financé 120 études dans l’ensemble du pays qui génèrent des connaissances essentielles sur les niveaux, les tendances, la nature et la durée de l’immunité découlant de l’infection par le SRAS-CoV-2 et de la vaccination contre la COVID-19.

Consultez nos dernières estimations de séroprévalence sur notre page Séroprévalence au Canada.

 

Contacts avec les médias :

Caroline Phaneuf

Communications et mobilisation des connaissances, Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

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Les opinions exprimées ici ne représentent pas nécessairement celles de l’Agence de santé publique du Canada.