Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Cheung PK, Lapointe HR, Sang Y, Ennis S, Mwimanzi F, Speckmaier S, Barad E, Dong W, Liang R, Simons J, Lowe CF, Romney MG, Brumme CJ, Niikura M, Brockman MA, Brumme ZL. COVID-19 vaccine immunity study team. SARS-CoV-2 live virus neutralization after four COVID-19 vaccine doses in people with HIV receiving suppressive ART. AIDS. Le 14 février 2023. doi : 10.1097/QAD.0000000000003519.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la revue AIDS a démontré que la quatrième dose de vaccin contre la COVID-19, qu’il soit monovalent ou bivalent, est bénéfique aux personnes atteintes du VIH (PVIH) sous thérapie antirétrovirale, y compris celles qui ont déjà été infectées par le SRAS-CoV-2. L’étude est une collaboration entre la Pre Zabrina Brumme du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS et de l’Université Simon Fraser, le Pr Mark Brockman de l’Université Simon Fraser et le Dr Marc Romney de l’Université de la Colombie-Britannique.

Faits saillants

  • Chez les PVIH qui n’avaient jamais contracté la COVID-19, la quatrième dose assurait une légère amélioration de la neutralisation du virus original tout autant que du variant BA.5 Omicron par rapport à la neutralisation obtenue après trois doses.
  • Chez les PVIH qui avaient déjà contracté la COVID-19, la quatrième dose améliorait légèrement la neutralisation du virus original, mais considérablement celle du variant BA.5 Omicron par rapport à la neutralisation obtenue après trois doses.
  • Même après quatre doses, la neutralisation des variants Omicron demeurait beaucoup plus faible que celle de la souche originale du SRAS-CoV-2 :
    • En moyenne, la neutralisation propre au variant BA.5 Omicron était huit fois plus faible que celle de la souche originale.
    • En moyenne, la neutralisation propre au variant BQ.1 Omicron était deux fois plus faible que celle du variant BA.5 Omicron.
  • Néanmoins, après leur quatrième dose de vaccin, les PVIH qui avaient contracté la COVID-19 auparavant présentaient une neutralisation beaucoup plus vigoureuse de tous les variants du SRAS-CoV-2 dépistés que les PVIH qui ne l’avaient jamais contractée, ce qui confirme que l’immunité « hybride » (acquise par la combinaison de la vaccination et de l’infection) est supérieure à celle obtenue par la seule vaccination.
  • Chez les PVIH qui avaient contracté la COVID-19, la souche infectieuse n’avait pas d’influence sur la capacité de neutraliser les variants Omicron après quatre doses de vaccin : les PVIH infectées après l’apparition des variants Omicron présentaient une neutralisation BA.5 et BQ.1 comparable à celle des PVIH dont l’infection s’était déclarée avant l’émergence des variants Omicron.
  • Une quatrième dose du vaccin de Moderna (plutôt que de Pfizer) était le plus fort corrélat de neutralisation de la souche originale. En revanche, une COVID-19 antérieure était le plus fort corrélat de neutralisation des variants BA.5 et BQ.1. La valence de la quatrième dose (d’un vaccin monovalent ou bivalent) n’influait pas sur l’ampleur de la neutralisation.

Pour terminer, la quatrième dose de vaccin contre la COVID-19 procure des avantages immunitaires au PVIH, quels que soient leurs antécédents d’infection par le SRAS-CoV-2. De plus, les résultats appuient les recommandations sanitaires préconisant que tous les PVIH reçoivent une quatrième dose dans les six mois suivant la troisième (ou dans les six mois suivant leur plus récent épisode de COVID-19).

Cette étude portait sur 63 PVIH qui s’étaient présentées au suivi de l’étude un mois après leur quatrième dose en décembre 2022. Toutes les PVIH avaient atteint la phase asymptomatique du VIH sous thérapie antirétrovirale. La quatrième dose, administrée en moyenne 8,5 mois après la troisième, était monovalente (44 %) ou bivalente (56 %). De plus, 30 % des participants n’avaient toujours pas contracté la COVID-19, tandis qu’en cours de pandémie, 19 % l’avaient contractée avant l’apparition des variants Omicron et 51 %, après leur propagation.