Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Liu Y, Budylowski P, Dong S, Li Z, Goroshko S, Leung LYT, Grunebaum E, Campisi P, Propst EV, Wolter NE, Rini JM, Zia A, Ostrowski M, Ehrhardt GRA. SARS-CoV-2 reactive mucosal B cells in the upper respiratory tract of uninfected individuals. J Immunol. Septembre 2021. doi: 10.4049/jimmunol.2100606

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Le Pr Götz Ehrhardt et le Dr Mario Ostrowski, des chercheurs de l’Université de Toronto financés par le GTIC, ont entrepris de déterminer si leurs échantillons de tissus pédiatriques prélevés en 2015-2016 contenaient des signes d’immunité contre le SRAS-CoV-2. Dans des tissus d’amygdales, ils ont découvert des cellules immunitaires et des anticorps en mesure de reconnaître la protéine spiculaire du virus. L’étude fournit des aperçus utiles des raisons pour lesquelles les enfants sont mieux en mesure d’éliminer l’infection par le SRAS-CoV-2.

Faits saillants

  • Les chercheurs ont découvert des lymphocytes B qui étaient déjà réactifs au SRAS-CoV-2 dans les tissus pédiatriques d’amygdales prélevés en 2015-2016.
  • Les anticorps sécrétés par ces lymphocytes B pouvaient détecter le SRAS-CoV-2 et, dans une moindre mesure, le SRAS et les variants du SRAS-CoV-2, mais pas les coronavirus saisonniers.
  • Les anticorps anti-SRAS-CoV-2 déjà existants ont le potentiel de neutraliser le virus.

Les chercheurs ont extrait les lymphocytes B, un type de cellule immunitaire qui sécrète des anticorps, des tissus amygdaliens cryopréservésLa cryopréservation, ou cryoconservation biologique, désigne un mode de conservation qui permet d’entreposer des matières biologiques à long terme. prélevés chez des enfants qui avaient subi une amygdalectomie entre 2015 et 2016. Dans une série d’expériences en laboratoire, ces lymphocytes B ont été présentés au virus du SRAS-CoV-2 et l’ont reconnu, plus particulièrement par la protéine spiculaire (S). Lorsqu’ils ont isolé les anticorps sécrétés par les lymphocytes B, les chercheurs ont découvert qu’ils répondaient aussi à la protéine S. Certains de ces anticorps déjà réactifs au SRAS-CoV-2 étaient également en mesure de reconnaître le coronavirus responsable de l’éclosion de SRAS en 2002-2003 (SRAS-CoV-1), mais aucun ne pouvait reconnaître d’autres coronavirus (moins pathogènes) en circulation. Par ailleurs, les anticorps reconnaissaient vaguement les variants préoccupants alpha et bêta du SRAS-CoV-2.

Que signifient ces observations? En quelques mots, que le système immunitaire fonctionne. Les anticorps réactifs du SRAS-CoV-2 décrits dans l’étude du Pr Ehrhardt se liaient également à des communautés de bactéries naturellement présentes dans l’organisme (le microbiote commensal). Fait intéressant, ces anticorps préexistants se sont probablement formés en réponse à un autre agent pathogène et ont acquis la capacité de reconnaître le SRAS-CoV-2 grâce à leur réponse à la provocation immunitaire initiale. Par conséquent, ils étaient probablement susceptibles d’avoir d’autres fonctions et n’avaient pas nécessairement été exposés au SRAS-CoV-2 auparavant. De plus, la présence des lymphocytes B et des anticorps réactifs au SRAS-CoV-2 présents dans des tissus pédiatriques prélevés avant la pandémie peut également contribuer à expliquer pourquoi les enfants sont plus en mesure d’éliminer l’infection par le SRAS-CoV-2 sans contracter la forme grave de la maladie. Ces observations pourraient faire l’objet de futures études.