Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Leeies M, Rosychuk RJ, Ismath M, Xu K, Archambault P, Fok PT, Audet T, Jelic T, Hayward J, Daoust R, Chandra K, Davis P, Yan JW, Hau JP, Welsford M, Brooks SC, Hohl CM; chercheurs du Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (CCEDRRN) pour le Réseau canadien de recherche en urgence, le Groupe canadien de recherche en soins intensifs. Intubation practices and outcomes for patients with suspected or confirmed COVID-19: a national observational study by the Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (CCEDRRN). CJEM. Avril 2023;25(4):335-43. doi : https://doi.org/10.1007/s43678-023-00487-1.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC publiée dans le Journal canadien de la médecine d’urgence, l’intubation était réussie au premier essai chez 94 % des patients atteints de la COVID-19 ou d’autres maladies qui avaient consulté à l’urgence. L’intubation est une intervention médicale qui consiste à insérer une sonde flexible dans les voies respiratoires, généralement par le nez ou la bouche, pour faciliter la respiration. Ces observations sont rassurantes parce qu’elles démontrent que les processus d’intubation adaptés au Canada pour éviter d’exposer les travailleurs de la santé au SRAS-CoV-2 n’ont pas compromis les résultats cliniques des patients par rapport aux pratiques utilisées avant la pandémie. Cette étude était dirigée par la Dre Corinne Hohl, de l’Université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec des chercheurs du Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (CCEDRRN, ou réseau de réponse rapide à la COVID-19 dans les urgences canadiennes).

Faits saillants

  • Les patients qui se sont fait diagnostiquer un SRAS-CoV-2 lors d’une consultation à l’hôpital avaient des taux d’oxygène plus faibles que ceux dont les résultats étaient négatifs au SRAS-CoV-2.
  • La plupart des patients (92,4 %) ont été intubés dès le premier essai, et ce taux de succès était semblable tout autant chez les patients atteints de la COVID-19 que chez ceux qui étaient atteints d’une autre maladie.
  • Les événements indésirables après l’intubation étaient relativement peu fréquents (8,5 % au total), et une proportion plus élevée de patients ayant des résultats positifs au SRAS-CoV-2 souffraient d’hypoxémieFaibles taux d’oxygène dans le sang, responsables d’essoufflement ou de fatigue. (4,5 %) que ceux dont les résultats étaient négatifs (2,2 %).
  • Les patients qui présentaient des événements indésirables liés à l’intubation mouraient davantage à l’hôpital que ceux qui n’avaient pas souffert d’événements indésirables (43,2 % par rapport à 33,2 %). Il n’y avait toutefois pas de différence de mortalité associée aux événements indésirables d’après le statut du SRAS-CoV-2.
  • L’hospitalisation en soins intensifs était plus prolongée chez les patients qui avaient souffert d’événements indésirables après l’intubation que chez ceux qui n’en avaient pas souffert (neuf jours plutôt que six), les patients ayant obtenu un résultat positif au SRAS-CoV-2 étant hospitalisés en soins intensifs plus longtemps que ceux dont le résultat était négatif.

Les auteurs soulignent que de prochaines recherches devraient porter sur la relation causale entre les événements indésirables liés à l’intubation et la morbidité ou la mortalité des patients. De plus, il est capital de procéder à une évaluation continue du processus d’intubation à composantes multiples utilisé pendant la pandémie.

Cette analyse des dossiers médicaux portait sur 1 720 patients tirés du registre du CCEDRRN. Ces patients ont été recrutés dans 47 départements d’urgence du Canada entre le 1er mars 2020 et le 20 juin 2021. Ils ont subi un dépistage du SRAS-CoV-2 et été intubés à l’urgence.