Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Bodner K, Irvine MA, Kwong JC, Mishra S. Observed negative vaccine effectiveness could be the canary in the coal mine for biases in observational COVID-19 studies. Int J Infect Dis. Le 27 mars 2023:S1201-9712(23)00102-9. doi : 10.1016/j.ijid.2023.03.022.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Les auteurs d’une étude financée par le GTIC ont publié un point de vue dans l’International Journal of Infectious Diseases, dans lequel ils rendent compte de divers biais dans le mode de collecte et d’analyse de données qui pourraient entraîner des conclusions faussement négatives à l’égard de l’efficacité des vaccins. Il faut tenir compte de ces biais potentiels au moment de diffuser les résultats des recherches sur l’immunité réalisées dans le monde réel. Cet article est une collaboration entre les Drs Sharmistha Mishra et Jeffrey Kwong, de l’Université de Toronto.

Les auteurs avancent que cette étude fournit un point de vue important en réponse aux études qui ont attribué une efficacité négative aux vaccins pendant l’ère Omicron. Ces observations ont provoqué un tourbillon médiatique et soulevé des préoccupations quant à l’utilisation de la vaccination comme mesure de contrôle primaire de la pandémie de COVID-19.

Faits saillants

  • Les biais liés aux mesures d’efficacité vaccinale négative ont influé sur les estimations :
  • des véritables taux d’infection, y compris les infections asymptomatiques, en fonction de l’état vaccinal (c’est-à-dire l’infection après un certain nombre de doses de vaccins);
  • du taux d’infection observé, y compris les infections asymptomatiques, en fonction de l’état vaccinal.
  • Les mécanismes de biais peuvent produire une efficacité vaccinale faussement négative lorsqu’ils reposent sur des données selon lesquelles les personnes vaccinées sont davantage infectées que leurs homologues non vaccinés pour diverses raisons. Ces biais sont liés à des différences non contrôlées et souvent inconnues relatives aux contacts, à l’exposition, à la susceptibilité et à l’immunité.
  • Selon les résultats, l’efficacité vaccinale négative pourrait être influencée par :
  • des politiques descendantes (p. ex., critères cliniques ou d’embauche pour accéder aux tests), qui peuvent varier entre les régions sociosanitaires et les établissements (p. ex., divers hôpitaux peuvent se doter de politiques différentes relativement aux tests).
  • les comportements individuels relatifs aux tests, qui peuvent dépendre d’expériences comme la vie dans un ménage plus vulnérable à une maladie grave (p. ex., adultes âgés ou personnes immunodéprimées).
  • une efficacité vaccinale sous-estimée (et l’observation d’une efficacité vaccinale négative) lorsque les personnes vaccinées ont un meilleur accès au dépistage ou sont plus susceptibles de se faire dépister.
  • Les futures communications pourraient tirer profit de l’interprétation des résultats d’une ou de plusieurs mesures d’efficacité vaccinale négative. D’autres méthodes pourraient être utilisées pour aborder l’efficacité vaccinale négative :
  • Les dépistages systématiques du SRAS-CoV-2, la collecte de données sur l’infection et les symptômes pour limiter les biais liés à la fois aux tests différentiels et aux infections antérieures non diagnostiquées.
  • L’analyse de biais quantitatif, qui est associée au processus d’examen et de dépistage systématiques des effets potentiels d’erreurs systématiques. Par exemple, les enquêtes sur les contacts et les tests de dépistage pourraient contribuer à déterminer si les contacts, l’exposition ou les tests de dépistage varient en fonction de l’état vaccinal et, le cas échéant, pourraient établir une estimation de la force de ces relations.

Dans l’ensemble, en faisant ressortir les déclarations d’efficacité vaccinale faussement négative, on améliorera l’interprétation des études actuelles et futures sur l’efficacité vaccinale et il sera possible de créer de nouveaux cadres et de nouvelles méthodes pour faire généralement progresser la recherche immunitaire dans le monde réel.