Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Cuperlovic-Culf M, Bennet S, Galipeau Y, McCluskie PS, Arnold C, Bagheri S, Cooper CL, Langlois M, Fritz J, Piccirillo C, Crawley AM. Multi-variate statistical and machine learning reveals the interplay between sex and age in antibody responses to de novo SARS-CoV-2 infection and vaccination. bioRxiv. Le 5 décembre 2023. doi : https://doi.org/10.1101/2023.12.05.569965

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC parue en prépublication et qui n’a pas été révisée par un comité de lecture a révélé des relations intéressantes – c’est-à-dire des corrélats de l’infection ou de la protection – à partir de toutes les données sur la COVID-19 recueillies par les chercheurs. L’apprentissage machine avancé, une forme d’intelligence artificielle grâce à laquelle les ordinateurs s’adaptent et établissent des inférences à partir des données sans être explicitement programmés à cet effet, a facilité les analyses. Notamment, l’équipe a découvert des données probantes convaincantes démontrant un lien entre le sexe biologique et la capacité de produire et de maintenir des anticorps. La recherche était dirigée par la Pre Miroslava Cuperlovic-Culf, de l’Université d’Ottawa, et la Pre Angela M. Crawley, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa, en collaboration avec le Pr Marc-André Langlois, de l’Université d’Ottawa, et le Pr Ciriaco (Ciro) Piccirillo, de l’Université McGill.

Dans cette analyse, les chercheurs ont prélevé du sérum chez 970 participants, qu’ils ont divisés en groupes en fonction de :

  • la période de vaccination (non vaccinés, dose 1, dose 2);
  • l’âge (moins de 40 ans, de 40 à 60 ans, plus de 60 ans);
  • le sexe (masculin et féminin);
  • le statut immunitaire découlant d’une infection par le SRAS-CoV-2 (résultat positif ou négatif aux IgG par rapport à la nucléoprotéine du SRAS-CoV-2).

Dans chacun de ces groupes, les chercheurs ont mesuré neuf réponses différentes des anticorps: les titres d’IgG, d’IgA et d’IgM propres au domaine de liaison des récepteurs (R), aux spicules (S) et aux nucléoprotéines (N) du SRAS-CoV-2, de même que plusieurs mesures de la capacité neutralisante.

Les chercheurs ont réalisé une analyse multivariée des données de dosage sérologique et neutralisante qui permettaient de regrouper les données de multiples façons et d’établir des corrélations potentielles entre divers groupes de données (linéaires et non linéaires). Ils ont appliqué plusieurs fonctions statistiques pour établir des relations significatives.

Faits saillants

  • L’âge et le sexe ont peu d’effet sur la réponse globale à la vaccination et à l’infection.
  • Les différences majeures aux réponses des anticorps entre les hommes et les femmes sont liées à l’âge et à l’immunité acquise par l’infection.
  • L’analyse de corrélation a démontré des liens quantitatifs entre le sexe et les réponses des anticorps.
  • La corrélation entre les anticorps et la neutralisation varie au fil du temps et diffère chez les hommes et les femmes.

Dans l’ensemble, les chercheurs ont introduit un nouvel apprentissage machine intégratif et multivarié et des outils d’analyse réseau qui permettent d’évaluer les multiples paramètres immunologiques au fil du temps et dans une population diversifiée. À l’avenir, ces éléments pourraient contribuer à définir les corrélats de protection et étayer une conception des vaccins axée sur l’âge et le sexe.