Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Nantel S, Bourdin B, Adams K, Carbonneau J, Rabezanahary H, Hamelin M-E, McCormack D, Savard P, Longtin Y, Cheng MP, De Serres G, Corbeil J, Gilca V, Baz M, Boivin G, Quach C, Decaluwe H. Symptomatology during previous SARS-CoV-2 infection and serostatus before vaccination 1 influences the immunogenicity of BNT162b2 COVID-19 mRNA vaccine. Front Immunol. Le 14 octobre 2022;13:930252. doi : 10.3389/fimmu.2022.930252.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon des recherches découlant de l’étude RECOVER financée par le GTIC et publiée dans la revue Frontiers in Immunology, une primovaccination de deux doses est essentielle pour conférer une protection contre la COVID-19, même chez les personnes infectées auparavant. Les personnes qui n’avaient pas de symptômes pendant leur infection par le SRAS-CoV-2 et n’avaient pas produit d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 (séronégativité) avant la vaccination présentaient une réponse immunitaire plus faible à chaque dose de vaccin que leurs homologues symptomatiques. Toutefois, tous les participants, qu’ils aient déjà été infectés ou non, ont accumulé une réponse immunitaire vigoureuse après une deuxième dose de vaccin. L’étude est dirigée par les Dres Caroline Quach et Hélène Decaluwe du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.

Faits saillants

  • Les réponses humorales et immunitaires cellulaires des personnes qui ont déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 ont été fortement stimulées après une dose de vaccin. Ainsi, les taux d’anticorps ciblant le domaine de liaison du récepteur (RBD), la capacité de neutralisation des anticorps et les marqueurs d’immunité à médiation cellulaire (notamment la sécrétion des interférons gamma par les lymphocytes T) ont augmenté.
  • En revanche, le taux des mesures d’immunité précédentes était moins élevé après une dose chez les personnes qui n’avaient pas été infectées. En fait, une seule personne de ce groupe possédait un taux décelable d’anticorps neutralisants.
  • La vigueur de la réponse immunitaire après une dose est proportionnelle à la gravité des symptômes lors de l’infection. Chez les personnes qui s’étaient rétablies, 69 % de celles qui étaient asymptomatiques ont acquis des taux élevés d’anticorps RBD, de capacité neutralisante et d’immunité à médiation cellulaire après une dose par rapport à 92 % des personnes symptomatiques.
  • Les personnes dont les anticorps acquis par l’infection étaient décelables six mois après l’infection possédaient une réponse immunitaire globale vigoureuse après la première dose. En comparaison, celles qui s’étaient rétablies de la COVID-19, mais qui n’avaient pas d’anticorps décelables conférés par l’infection au bout de six mois, produisaient des taux moins élevés d’anticorps RBD, de capacité neutralisante et d’immunité à médiation cellulaire après une dose.
  • Tous les participants ont produit une réponse immunitaire vigoureuse après deux doses de vaccin.

Les auteurs recommandent que les personnes qui ont déjà été infectées, mais qui étaient asymptomatiques, reçoivent une primovaccination de deux doses et les doses de rappel subséquentes pour éviter la réinfection et ses complications.

Au total, 55 travailleurs de la santé non vaccinés qui avaient déjà souffert d’une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée par un test PCR ont été sélectionnés pour participer à cette étude en fonction de leurs symptômes lors de l’infection et de leur état sérologique six mois plus tard. Un groupe témoin était composé de 14 travailleurs de la santé non vaccinés qui n’avaient pas été infectés. Tous les participants ont reçu le vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech.