Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Nantel S, Bourdin B, Adams K, Carbonneau J, Rabezanaha H, Hamelin ME, McCormack D, Savard P, Longtin Y, Cheng M, DeSerres G, Corbeil J, Gilca V, Baz M, Boivin G, Quach C, Decaluwe H. Immunogenicity of Pfizer-BioNTech COVID-19 mRNA Primary Vaccination Series in Recovered Individuals Depends on Symptoms at Initial Infection. medRxiv. Le 1er janvier 2022. doi : 10.1101/2022.03.29.22272714.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon de nouvelles recherches découlant de l’étude RECOVER financée par le GTIC, une primovaccination de deux doses est essentielle pour conférer une protection contre la COVID-19, même chez les personnes infectées auparavant. Les personnes qui n’avaient pas de symptômes ou dont les symptômes étaient légers, de même que toutes celles qui n’avaient pas produit d’anticorps après l’infection, n’avaient pas acquis une réponse immunitaire aussi vigoureuse après une dose de vaccin que celles dont les symptômes avaient été plus intenses ou qui étaient séropositives aux anticorps après leur rétablissement. Toutefois, tous les participants, qu’ils aient déjà été infectés ou non, ont accumulé une réponse immunitaire vigoureuse après une deuxième dose de vaccin. Les résultats ont paru dans une prépublication, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été révisés par un comité de lecture. L’étude est dirigée par les Dres Caroline Quach et Hélène Decaluwe du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.

Faits saillants

  • Les réponses humorales et immunitaires cellulaires des personnes qui ont déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 ont été fortement stimulées après une dose de vaccin. Ainsi, les taux d’anticorps ciblant le domaine de liaison du récepteur (RBD), la capacité de neutralisation des anticorps et les marqueurs d’immunité à médiation cellulaire (notamment la sécrétion des interférons gamma par les lymphocytes T) ont augmenté.
  • En revanche, le taux des mesures d’immunité précédentes était moins élevé après une dose chez les personnes qui n’avaient pas été infectées. En fait, une seule personne de ce groupe possédait un taux décelable d’anticorps neutralisants.
  • Tous les participants ont produit une réponse immunitaire vigoureuse après deux doses de vaccin (intervalle médian d’environ 16 semaines entre les doses), ce qui démontre encore l’importance de la primovaccination de deux doses, nonobstant une infection antérieure.
  • La vigueur de la réponse immunitaire après une dose est proportionnelle à la gravité des symptômes lors de l’infection. Chez les personnes qui s’étaient rétablies, 69 % de celles qui étaient asymptomatiques ont acquis des taux élevés d’anticorps RBD, de capacité neutralisante et d’immunité à médiation cellulaire après une dose par rapport à la plupart (92 %) des personnes symptomatiques – mais pas toutes –.
  • Les personnes dont les anticorps acquis par l’infection étaient décelables six mois après l’infection possédaient une réponse immunitaire globale vigoureuse après la première dose. En comparaison, les personnes qui s’étaient rétablies de la COVID-19, mais qui n’avaient pas d’anticorps décelables conférés par l’infection au bout de six mois, produisaient des taux moins élevés d’anticorps RBD, de capacité neutralisante et d’immunité à médiation cellulaire après une dose.

Au total, 55 travailleurs de la santé non vaccinés qui avaient déjà souffert d’une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée par un test PCR ont été sélectionnés pour participer à cette étude en fonction de leurs symptômes lors de l’infection et de leur état sérologique six mois plus tard. Un groupe témoin était composé de 14 travailleurs de la santé non vaccinés qui n’avaient pas été infectés. Toutes les personnes ont reçu le vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech.