Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Breznik JA, Rahim A, Zhang A, Ang J, Stacey HD, Bhakta H, Clare R, Liu LM, Kennedy A, Hagerman M, Kajaks T, Miller MS, Nazy I, Bramson JL, Costa AP, Bowdish DME. Early Omicron infection is associated with increased reinfection risk in older adults in long-term care and retirement facilities. eClinicalMedicine, Le 23 août 2023; 102148. doi : 10.1016/j.eclinm.2023.102148.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon les résultats d’une étude financée par le GTIC publiés dans la revue eClinicalMedicine, les résidents d’établissements de soins de longue durée et de maisons de retraite qui avaient contracté une infection par le SRAS-CoV-2 au début de la vague Omicron risquaient davantage d’être infectés par un variant Omicron plus tardif que ceux qui n’avaient jamais été infectés ou qui l’avaient été par un variant antérieur à la vague Omicron. D’après les stratégies vaccinales actuelles auprès des adultes âgés vulnérables, toutes les infections par le SARS-CoV-2 confèrent une protection accrue contre une infection subséquente, mais ces données démontrent que ce n’est pas le cas pour tous les variants. L’étude a été réalisée conjointement par les Prs Andrew Costa et Dawn Bowdish, tous deux de l’Université McMaster.

Faits saillants

  • Au total, 133 des 750 résidents d’établissements de soins de longue durée et de maisons de retraite qui ont participé à étude (17,7%) avaient souffert d’une infection par Omicron confirmée par amplification en chaîne par polymérase (PCR) entre juillet et septembre 2022.

  • Tous les participants avaient reçu quatre doses de vaccin monovalent à ARNm et ne s’étaient pas encore fait administrer de vaccin bivalent.
  • Chez les 133 participants qui avaient souffert d’une infection par Omicron au cours de cette période, 37 % avaient reçu quatre doses du vaccin de Pfizer, 35 %, quatre doses du vaccin de Moderna et 28 %, une combinaison des vaccins de Moderna et de Pfizer.
  • Chez les 493 participants qui n’avaient pas été infectés par un variant Omicron entre juillet et septembre 2022, 71 % n’avaient jamais été infectés par le SRAS-CoV-2 auparavant.
  • Chez les 133 participants qui avaient été infectés par un variant Omicron pendant cet intervalle, 57 % avaient également été infectés par Omicron auparavant.
  • Avant la première infection par Omicron, il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les réponses vaccinales chez les personnes qui n’avaient jamais été infectées par le SRAS-CoV-2 et celles qui avaient été infectées une ou deux fois par Omicron, ce qui laisse supposer que les participants qui avaient souffert de multiples infections ne possédaient pas de déficience immunitaire innée.
  • Selon les observations, les personnes qui avaient déjà été infectées une fois par un variant Omicron étaient plus susceptibles de contracter une deuxième infection, souvent de neuf à 29 jours après la première.
    • Les chercheurs ont conclu que ce phénomène n’était pas attribuable aux journées écoulées depuis l’administration du quatrième vaccin, à l’âge chronologique, au sexe attribué à la naissance, à la prise de médicaments immunosuppresseurs, au type de résidence ou au nombre d’éclosions dans la résidence.
    • Les participants qui avaient contracté une infection précoce par un variant Omicron possédaient de faibles taux d’anticorps anti-RBD et antispiculaires après l’infection initiale.
    • Les participants réinfectés par le variant BA.5 Omicron présumé possédaient également un plus faible taux sérique d’anticorps neutralisants contre la souche originale que contre la souche BA.1 d’Omicron.
    • Les réponses des lymphocytes T mémoires étaient semblables, quels que soient les antécédents d’infection ou les résultats cliniques.

Certaines personnes, qu’elles aient été atteintes d’une ou de deux infections par Omicron, ont accumulé des réponses immunitaires semblables, même si elles partageaient les mêmes antécédents vaccinaux. Les auteurs avancent qu’il y a une énorme hétérogénéité au sein de cette population plus âgée, et c’est pourquoi il est difficile de prédire si elles auront une réponse appropriée à de multiples doses de vaccin ou à de multiples infections.

Dans l’ensemble, les données indiquent que le risque accru de réinfection par un variant Omicron pendant la période dominée par le variant BA.5 Omicron après une infection précoce par Omicron (probablement par le variant BA.1/2) peut être attribuable à des réponses différentes à l’infection initiale ou à d’autres propriétés d’évasion immunitaire des variants BA.1/2.

Les chercheurs ont examiné l’incidence d’infection par un variant Omicron du SRAS-CoV-2 chez 750 résidents vaccinés d’établissements de soins de longue durée et de maisons de retraite de l’Ontario au Canada, sur une période de 75 jours (de juillet à septembre 2022). Les participants avaient un âge médian de 87 ans, 64 % étaient de sexe féminin et 57 % habitaient dans un établissement de soins de longue durée. Tous avaient reçu quatre doses de vaccin à ARNm monovalent, mais pas encore de vaccin bivalent. La plupart (46 %) ont reçu une combinaison de vaccins à ARNm-1273 (Moderna) et BNT162b2 (Pfizer). Les chercheurs ont examiné les anticorps IGg et IgA antispiculaires et anti-RBD du SRAS-CoV-2, les titres de neutralisation et les réponses aux lymphocytes T spécifiques aux spicules dans un sous-groupe de 318 résidents dans les trois mois suivant le début de la période d’observation (du 1er avril au 30 juin 2022).