Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Anand SP, Prévost J, Richard J, Perreault J, Tremblay T, Drouin M, Fournier MJ, Lewin A, Bazin R, Finzi A. High-throughput detection of antibodies targeting the SARS-CoV-2 Spike in longitudinal convalescent plasma samples. Transfusion. Le 18 février 2021. doi : 10.1111/trf.16318.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Conjointement avec leurs équipes, le Pr Andrés Finzi de l’Université de Montréal et la Pre Renée Bazin d’Héma-Québec ont récemment décrit une nouvelle méthode de criblage à haut débit pour déterminer les taux d’anticorps produits contre la protéine spiculaire du SARS-CoV-2 dans le plasma de donneurs rétablis de la COVID-19. Cette publication découle de leur recherche partiellement financée par le gouvernement du Canada par l’entremise du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), en collaboration avec les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

La protéine spiculaire du SARS-CoV-2 facilite la pénétration du virus dans les cellules humaines. La région du spicule qui se lie au récepteur cellulaire pour permettre la pénétration du virus se nomme domaine de liaison au récepteur (ou RBD). Il est largement établi que les anticorps sont essentiels pour contrôler les infections par le SARS-CoV-2. Qui plus est, les anticorps neutralisants peuvent se lier à la protéine spiculaire, l’empêcher de se fixer au récepteur humain et ainsi éviter de nouvelles infections. Il a été avancé que la transfusion de plasma de donneurs rétablis de la COVID-19 serait un traitement prometteur pour limiter la gravité de la maladie chez les patients susceptibles. L’activité de neutralisation du plasma serait le principal facteur dont il faut tenir compte au moment d’envisager la transfusion de plasma.

Le Pr Finzi, la Pre Bazin et leurs équipes respectives du CRCHUM et d’Héma-Québec ont déjà signalé que la plupart des gens développaient des anticorps neutralisants dans les deux semaines suivant l’infection, mais que le taux d’activité neutralisante diminuait considérablement au fil du temps. Ils ont également constaté que les anticorps qui ciblent le RBD respectent une cinétique semblable. Pour éviter que leurs observations se limitent au RBD, ils ont procédé à une analyse longitudinale de la persistance des anticorps visant l’ensemble du spicule du SARS‐CoV‐2 dans le plasma de 15 donneurs convalescents. À cet effet, ils ont mis au point un nouveau dosage de criblage à haut débit et ont découvert que le taux d’anticorps ciblant l’ensemble du spicule du SARS‐CoV‐2 s’affaiblit graduellement lui aussi. Cet affaiblissement coïncide avec la baisse des anticorps visant le RBD et dépend du nombre de jours suivant l’apparition des symptômes de chaque échantillon. Ces résultats fournissent de l’information importante sur le moment de prélever le plasma convalescent en vue de sa transfusion après le rétablissement d’une infection active.