Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Ferreira VH, Ierullo M, Mavandadnejad F, Kurtesi A, Hu Q, Hardy WR, Hall VG, Pinzon N, Yotis D, Gingras AC, Belga S, Shalhoub S, Hébert MJ, Humar A, Kabbani D, Kumar D; groupe d’étude PREVenT. Omicron BA.4/5 neutralization and T-cell responses in organ transplant recipients after Booster mRNA vaccine: a Multicenter Cohort Study. Clin Infect Dis. Le 28 mars 2023:ciad175. doi : 10.1093/cid/ciad175.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

D’après une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases, une quatrième dose de vaccin accroît considérablement les anticorps neutralisants propres aux sous-variants BA.4/5 de même que les réponses des lymphocytes T CD4+ chez les receveurs d’un organe plein (ROP). Cette constatation est indicatrice d’une protection contre une maladie grave attribuable aux plus récents variants Omicron. Toutefois, les ROP plus âgés, qui ont reçu une transplantation des poumons ou qui prennent du mycophénolate ou de la prednisone, pourraient avoir besoin de stratégies préventives supplémentaires. Cette étude était dirigée par la Dre Deepali Kumar, du Réseau universitaire de santé de Toronto.

Faits saillants

  • Les anticorps neutralisants dirigés contre les sous-variants BA.4/5 Omicron sont passés de 26,6 % (59 cas sur 222) après la troisième dose à 53,6 % (119 cas sur 222) après la quatrième.
  • Cependant, près de la moitié de tous les ROP n’ont pas produit de réponses neutralisantes à ces sous-variants. Les facteurs associés à l’absence de réponse de neutralisation aux sous-variants BA.4/5 après une quatrième dose incluaient :
    • un âge avancé (rapport de cotes [RC] 0,96);
    • la prise de mycophénolate (RC 0,39) ou de prednisone (RC 0,34),
    • l’administration de quatre doses du vaccin de Pfizer-BioNTech (RC 0,72).
  • Les receveurs d’une transplantation de poumons possédaient la plus faible réponse des anticorps après l’administration d’un vaccin de rappel. Ce peut être à cause du traitement immunosuppressif globalement plus fort chez les personnes ayant reçu ce type de transplantation.
  • Des infections postvaccinales ont été observées chez 42 ROP (18,9 % de la cohorte). La plupart de ces infections se sont produites après la troisième dose (27 cas sur 42, 64,3 %) et les autres, après la quatrième dose.
  • La plupart des ROP qui avaient souffert d’une infection postvaccinale après la troisième dose, mais avant la quatrième (24 cas sur 27), ne possédaient pas d’anticorps neutralisants perceptibles avant leur diagnostic de COVID-19. Chez ces patients, la neutralisation est passée à 77,8 % (21 cas sur 27) après la quatrième dose.
  • Le taux médian d’anticorps neutralisants chez les participants qui présentaient une immunité hybride (infection + quatre doses) était beaucoup plus élevé que chez ceux qui avaient seulement reçu quatre doses de vaccin.
  • Des lymphocytes T CD4+ polyfonctionnels propres aux sous-variants BA.4/5, dont le taux avait considérablement augmenté après quatre doses, ont été observés chez 76,9 % de ces patients.

Du sérum de sang complet a été prélevé chez 222 ROP de quatre à six semaines après les troisième et quatrième doses d’un vaccin à ARNm. La cohorte avait un âge médian de 63 ans, et 61,7 % des participants étaient des hommes.