Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Mwimanzi F, Lapointe HR, Cheung PK, Sang Y, Yaseen F, Kalikawe R, Datwani S, Burns L, Young L, Leung V, Ennis S, Brumme CJ, Montaner JSG, Dong W, Prystajecky N, Lowe CF, DeMarco ML, Holmes DT, Simons J, Niikura M, Romney MG, Brumme ZL, Brockman MA. Impact of age and SARS-CoV-2 breakthrough infection on humoral immune responses after three doses of COVID-19 mRNA vaccine, Open Forum Infectious Diseases. 2023, ofad073. doi : https://doi.org/10.1093/ofid/ofad073.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Les résultats d’une étude financée par le GTIC désormais publiés dans la revue Open Forum Infectious Diseases par le Dr Marc Romney de l’Université de la Colombie-Britannique et les Prs Zabrina Brumme et Mark Brockman de l’Université Simon Fraser, ont démontré qu’une troisième dose de vaccin à ARNm améliorait considérablement l’ampleur et la durabilité des réponses des anticorps chez les personnes âgées de plus de 70 ans (âge médian de 78 ans) qui n’avaient jamais contracté la COVID-19. Leurs concentrations d’anticorps étaient comparables à celles observées chez des travailleurs de la santé plus jeunes (d’un âge médian de 40 ans) triplement vaccinés.

Selon les observations, les personnes qui n’ont jamais contracté la COVID-19, et particulièrement les personnes âgées, profiteraient d’une quatrième dose dans les six mois suivant la troisième. En revanche, celles qui ont contracté leur première infection par le SRAS-CoV-2 après trois doses de vaccin profiteront peut-être moins d’une quatrième dose dans le même délai.

Faits saillants

  • Un mois après la troisième dose de vaccin, les activités de neutralisation du SRAS-CoV-2 chez les personnes âgées étaient équivalentes à celles observées chez les travailleurs de la santé plus jeunes.
  • À tous les moments de l’étude, les concentrations d’anticorps et les fonctions propres aux variants Omicron étaient toujours plus faibles que celles propres au variant du virus sauvage (SRAS-CoV-2 original).
  • Trois et six mois après la troisième dose, la capacité de neutralisation des variants Omicron avait diminué chez tous les participants qui n’avaient jamais contracté la COVID-19, et ce, plus rapidement chez les personnes âgées que dans la cohorte plus jeune.
  • Dans les six mois suivant la troisième dose, la capacité de neutralisation avait baissé à des taux indétectables chez 56 % des travailleurs de la santé et 96 % des personnes âgées qui n’avaient jamais contracté la COVID-19 (80 % dans l’ensemble).
  • Les infections postvaccinales stimulaient généralement les anticorps contre les réponses propres à la souche originale et aux variants Omicron davantage qu’après trois doses de vaccin seulement, ce qui démontre les avantages de l’immunité hybride. Les personnes qui avaient reçu trois doses de vaccin avant de contracter une infection par le SRAS-CoV-2 présentaient également des capacités de neutralisation plus élevées à la fois contre la souche originale et les variants Omicron.
  • Le fait d’être plus âgé et l’ampleur de la neutralisation propre au sous-variant BA.1 d’Omicron induite par la troisième dose étaient corrélés de manière indépendante à la possibilité de ne toujours pas avoir contracté le SRAS-CoV-2 cinq mois après la vaccination.
  • Même si la majorité des infections postvaccinales auraient été causées par les variants Omicron, les concentrations d’anticorps propres au sous-variant BA.1 d’Omicron sont tout de même demeurées plus faibles que celles propres au virus original, même dans le groupe profitant d’une immunité hybride.
  • Une forte neutralisation propre au sous-variant BA.1 d’Omicron après la troisième dose est un prédicteur indépendant d’infection postvaccinale entraînant une immunité hybride dans cette cohorte.
  • L’activité de neutralisation contre le variant BA.5 était stimulée après l’infection, mais demeurait faible après la seule vaccination. Cependant, l’activité de neutralisation contre le variant BA.5 demeurait beaucoup plus faible que celle contre le virus original et le variant BA.1.

Au total, 69 travailleurs de la santé et 47 personnes âgées qui n’avaient jamais contracté la COVID-19 au moins un mois après leur troisième dose de vaccin à ARNm étaient à l’étude dans cette cohorte britanno-colombienne. La plupart des participants (97 % des travailleurs de la santé et 81 % des personnes âgées) ont d’abord reçu deux doses du vaccin de Pfizer-BioNTech, mais pour la plupart, la troisième dose correspondait plutôt au vaccin de Moderna. En moyenne, la troisième dose était administrée environ sept mois après la deuxième. Pendant le suivi, 43 % des travailleurs de la santé et 17 % des personnes âgées ont contracté leur première infection par le SRAS-CoV-2, laquelle était probablement en grande partie attribuable aux sous-variants BA.1 ou BA.2 d’Omicron.