Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, est tiré du rapport de la Société canadienne du sang de mars 2022 au GTIC. Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Comme le laissait présager la transmission continue du variant Omicron, la séropositivité acquise par l’infection a augmenté graduellement chez les donneurs de sang tout au long du mois de mars, passant de 27 % à 30 %. Les nouvelles données de la Société canadienne du sang font ressortir les inégalités persistantes quant au fardeau de l’infection chez les jeunes adultes, dans les communautés racisées et chez les habitants des quartiers à faible revenu. Dans son rapport le plus récent, la Société canadienne du sang estime également que 30 % des donneurs de sang non vaccinés présentaient des manifestations d’infection récente par le virus, par rapport à environ 18 % des donneurs vaccinés.

Faits saillants

  • La séropositivité acquise par l’infection, démontrée par la présence d’anticorps ciblant la protéine nucléocapsidique, a augmenté tout au long du mois de mars, passant de 27,0 % à 29,5 % entre le début et la fin du mois, pour une moyenne de 28,7 % pendant la période entière. Ce taux est plus élevé que la moyenne de 23,7 % en février.
  • Comme dans les sondages précédents, presque tous les donneurs de sang (99,6 %) ont obtenu un résultat positif aux anticorps qui ciblent la protéine spiculaire, plus susceptibles d’être induits par la vaccination.
  • Comparativement à février, la séropositivité acquise par l’infection a augmenté dans toutes les provinces où la Société canadienne du sang offre ses services, sauf à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador.
  • La séropositivité acquise par l’infection a augmenté dans toutes les tranches d’âge, mais les 17 à 24 ans, qui sont constamment les plus touchés, ont atteint un taux de 44,3 %, par rapport à 36,3 % en février.
  • Les donneurs qui font partie d’un groupe racisé étaient plus susceptibles de posséder des anticorps acquis par l’infection (38,6 %) que ceux qui se disaient blancs (26,3 %).
  • Les taux de séropositivité acquise par l’infection étaient plus élevés chez les donneurs des quartiers à faible revenu que chez ceux des quartiers aisés1 (36,6 % par rapport à 25,9 %, respectivement).
  • Dans une sous-étude de donneurs de sang réguliers, 29,5 % des donneurs non vaccinés démontraient des manifestations d’infection récente. En comparaison, 17,5 % des donneurs vaccinés présentaient des manifestations d’infection postvaccinale récente.
  • Les concentrations d’anticorps spiculaires (qui révèlent des anticorps causés par la vaccination ou l’infection) étaient toujours élevées en mars, mais avaient diminué par rapport à leur hausse importante de janvier et février 2022, dans la foulée de la forte adhésion à la dose de rappel et du nombre croissant d’infections.

Le rapport le plus récent inclut les données du rapport de la mi-mars, auquel s’ajoutent les prélèvements de 26 026 personnes de plus de 17 ans qui ont donné du sang entre le 1er et le 31 mars 2022 dans toutes les régions du Canada, à l’exception du Québec et des Territoires.

Les taux de séropositivité hebdomadaire, en hausse, commencent à se stabiliser

En mars, le taux de séropositivité moyen découlant de l’infection, qui s’élevait à 28,7 %, en hausse comparativement aux 23,7 % de février, a plus que doublé par rapport à celui de 12,1 %, en janvier. Selon toute probabilité, les taux de séropositivité mensuels sous-estiment le fardeau des infections passées. La séroréversionLa séroréversion désigne la diminution du taux d’anticorps sous le seuil de détection par une épreuve biologique. Elle se produit naturellement avec le passage du temps depuis la première exposition à un agent pathogène qui, dans ce cas, correspond au SRAS-CoV-2. peut tenir compte de la perte de détection des anticorps acquis par une infection contractée plus tôt pendant la pandémie. Conformément à la progression du variant Omicron, la séropositivité a augmenté graduellement toutes les semaines en mars, passant de 27,0 % à 27,5 %, puis à 30,7 % et à 29,5 %. Néanmoins, elle n’était pas aussi marquée que les hausses hebdomadaires observées en janvier et février.

Un fardeau élevé du variant Omicron chez les non-vaccinés : une sous-étude auprès des donneurs réguliers

Les infections postvaccinales chez les personnes qui avaient reçu au moins une dose de vaccin étaient peu fréquentes à l’automne, mais au début de 2022, ce scénario a changé. En décembre 2021, on estimait que 0,7 % des donneurs réguliers vaccinés avaient souffert d’une infection postvaccinale par le SRAS-CoV-22. En mars, ce taux a bondi à 17,5 %. Cette augmentation concorde avec les propriétés d’évasion immunitaire du variant Omicron. La Société canadienne du sang surveille systématiquement le taux de nouvelles infections et d’infections postvaccinales chez des donneurs réguliers (c’est-à-dire les personnes qui donnent du sang plus d’une fois l’an).

En mars, plus du quart (29,5 %) des donneurs réguliers qui ne possédaient pas d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 (c’est-à-dire qu’ils n’étaient pas vaccinés ni n’avaient été infectés) présentaient des manifestations d’infection virale récente. Ce taux a connu une forte hausse depuis quelques mois, passant de 3,9 % en décembre 2021 à 9,0 % en janvier, puis à 23,7 % en février.

Il convient de souligner que les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles d’habiter dans des régions urbaines populeuses. Les pourcentages ont été corrigés pour tenir compte des caractéristiques des tests et de la répartition de la population.

Explorez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, qui présente les données regroupées les plus récentes que recueillent la Société canadienne du sang et Héma-Québec sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.

1 Mesuré par l’indice de défavorisation matérielle établi en fonction du code postal.
2 Déduit par un résultat positif seulement aux anticorps spiculaires lors d’un premier don, puis à la fois aux anticorps spiculaires et nucléocapsidiques lors d’un don subséquent.