La plupart des donneurs de sang canadiens possédaient une certaine immunité contre le SRAS-CoV-2 en janvier 2022, principalement grâce à la vaccination. Néanmoins, la séroprévalence acquise par l’infection a nettement augmenté entre décembre 2021 et la fin de janvier 2022, puisqu’elle a presque triplé, passant de 6,4 % à 16,3 %. Près du quart des donneurs âgés de 17 à 24 ans étaient séropositifs aux anticorps acquis par l’infection (22,2 %).

Faits saillants

  • Presque tous les donneurs de sang (98,9 %) ont obtenu un résultat positif aux anticorps qui ciblent la protéine spiculaire, principalement grâce à la vaccination.
  • La séropositivité découlant de l’infection (démontrée par les anticorps IgG anti-nucléocapsidiques) a augmenté tout au long du mois, passant de 7,2 % au début de janvier à 16,3 % à la fin du mois, conformément à la propagation du variant Omicron.
  • La séropositivité découlant de l’infection a augmenté dans presque toutes les provinces du Canada (les données de la Société canadienne du sang excluent le Québec).
  • La séropositivité découlant de l’infection a augmenté dans toutes les catégories d’âge, mais le groupe des 17 à 24 ans a constamment présenté le taux le plus élevé pour atteindre près du quart de la population touchée au cours de ce mois (22,2 %). C’est près de deux fois plus qu’en décembre (11,4 %).
  • Dans une sous-étude auprès de donneurs de sang réguliers, 9,0 % des donneurs non vaccinés présentaient des signes d’infection antérieure. En revanche, 5,3 % des donneurs vaccinés présentaient des signes d’infection postvaccinale présumée.

Ce rapport récent s’appuie sur le rapport provisoire de janvier publié au milieu du mois, et inclut désormais les prélèvements de 32 505 personnes qui ont donné du sang dans l’une ou l’autre des provinces canadiennes entre le 1er et le 31 janvier 2022, à l’exception du Québec.

Les jeunes adultes et les groupes racisés sont démesurément touchés par la cinquième vague stimulée par le variant Omicron

Puisque les anticorps qui ciblent la protéine nucléocapsidique du SRAS-CoV-21 se manifestent en moyenne de une à deux semaines après l’apparition des symptômes, ce rapport saisit les signes d’anticorps découlant de l’infection jusqu’à la mi-janvier. En plus d’être considérablement plus élevé que le taux de 6,4 % obtenu en décembre, le taux de séropositivité de janvier, qui s’élevait à 12,1 %, est le plus haut à avoir été signalé jusqu’à présent. Ces observations révèlent l’effet du variant Omicron à un moment ou les tests d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) étaient largement inaccessibles, ce qui suscite donc une sous-représentation du véritable fardeau de l’infection.

Comme lors des vagues pandémiques précédentes, il semble que les jeunes donneurs, notamment ceux âgés de 17 à 24 ans, ont été démesurément touchés. Les 25 à 39 ans formaient la tranche d’âge présentant le deuxième taux de séropositivité en importance, à 15,4 %. De plus, comme dans les rapports précédents, il était presque deux fois plus probable d’observer des signes d’infection antérieure chez les donneurs qui se disaient racisés (18,3 %) que chez les donneurs blancs (10,7 %). La différence de séropositivité découlant de l’infection n’était pas notable entre les quartiers favorisés et défavorisés sur le plan économique (11,3 % par rapport à 15,2 %, respectivement).

La stimulation des concentrations d’anticorps spiculaires grâce aux doses de rappel

En janvier, la concentration médiane d’anticorps spiculaires (qui reflète la présence d’anticorps produits par la vaccination) a considérablement augmenté dans tous les groupes d’âge. Cette observation est conforme au déploiement de la troisième dose de vaccin (dose de rappel), puisqu’une augmentation de la concentration d’anticorps spiculaires est prévue après la vaccination. Puisque les doses de rappel sont les principaux responsables de cette hausse de la concentration d’anticorps, des infections récentes peuvent également y contribuer.

Des taux d’infection élevés chez les non-vaccinés : une sous-étude auprès de donneurs réguliers

La Société canadienne du sang surveille systématiquement les taux de nouvelles infections et d’infections postvaccinales chez les donneurs réguliers (c’est-à-dire les personnes qui donnent du sang plus d’une fois par année). Les infections postvaccinales chez les personnes qui ont reçu au moins une dose de vaccin étaient peu courantes à l’automne, mais le scénario a changé en janvier 2022. Chez les 6 265 donneurs réguliers qui avaient reçu au moins une dose de vaccin, on estimait que 331 (5,2 %) avaient été atteints d’une infection par le SRAS-CoV-22. Ce résultat constitue une forte hausse par rapport à décembre, alors que le taux d’infection postvaccinale présumé s’élevait à 0,7 %. De plus, chez les 4 182 donneurs sans profil d’anticorps anti-SRAS-CoV-2 avant janvier (c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas été vaccinés ni infectés auparavant), il a été établi que 9,0 % avaient été atteints d’une nouvelle infection. Ce taux est plus de deux fois supérieur à celui enregistré en décembre (3,9 %).

Il convient de souligner que les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles d’habiter dans des régions urbaines populeuses. Les pourcentages ont été corrigés pour tenir compte des caractéristiques des tests et de la répartition de la population.

Explorez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, qui présente les données regroupées les plus récentes que recueillent la Société canadienne du sang et Héma-Québec sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.

1 Les anticorps contre la protéine nucléocapsidique sont révélateurs d’une infection antérieure par le virus, car les vaccins contre la COVID-19 approuvés et administrés au Canada ciblent la protéine spiculaire.

2 Comme il est possible de le déduire après un test positif aux seuls anticorps spiculaires lors d’un premier don de sang, puis un test positif à la fois aux anticorps spiculaires et nucléocapsidiques lors d’un don de sang subséquent.