Il est intéressant de noter que presque tous les donneurs de sang de la Société canadienne du sang prélevé en novembre se sont révélés positifs aux anticorps dirigés contre la protéine spiculaire du SRAS-CoV-2. Bien que cela soit principalement dû au fait qu’ils aient reçu au moins une dose de vaccin, la séroprévalence d’une infection antérieure à la COVID-19 s’élevait à 5,1 %, ce qui est supérieur à ce qui avait été observé les mois précédents.

Dans un sous-ensemble de donneurs fréquents, les nouvelles infections sont survenues principalement chez des personnes non encore vaccinées. En revanche, les infections postvaccinales sont demeurées peu fréquentes au cours de cette période. Ces données ont été recueillies avant que le variant Omicron ne se répande dans tout le Canada.

Le dernier rapport porte sur 9 018 personnes ayant donné du sang entre le 13 et le 24 novembre 2021 dans toutes les provinces canadiennes, à l’exception du Québec.

Principaux résultats de novembre 2021 :

  • Les anticorps contre le SRAS-CoV-2 provenant de vaccins ou d’une infection chez les donneurs de sang :
    • étaient présents chez presque tous les donneurs de sang (100,0 %). Ce taux était plus élevé qu’en octobre (98,0 %) et s’expliquait en grande partie par la vaccination;
    • étaient également prévalents chez les donneurs de sang résidant dans des quartiers à revenu élevé1 (100,0 %) et dans des quartiers à faible revenu (99,3 %), ainsi que chez les donneurs s’identifiant comme blancs (100,0 %) et ceux issus de groupes racisés (99,99 %).
  • Les anticorps dus uniquement à une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 chez les donneurs de sang :
    • étaient présents chez 5,1 % des donneurs échantillonnés, soit un bond considérable par rapport aux mois précédents : octobre (4,3 %), septembre (4,4 %), août (4,4 %) et juillet (4,1 %);
    • étaient plus élevés chez les donneurs de sang âgés de 17 à 24 ans (9,4 %), conformément aux rapports précédents;
    • étaient presque deux fois plus élevés chez les donneurs racisés (8,3 %) que chez les donneurs s’identifiant comme blancs (4,6 %) dans toutes les régions géographiques échantillonnées.

Il convient de noter que les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et sont plus susceptibles de vivre dans des zones urbaines peuplées. Les pourcentages ont été ajustés en fonction des caractéristiques du test et de la distribution de la population.

Hausse de la séroprévalence liée à l’infection

Les anticorps ciblant la protéine de la nucléocapside du virus du SRAS-CoV-2 apparaissent en moyenne une à deux semaines après l’apparition des symptômes. Bien que le variant Omicron ait fait son apparition au Canada à la fin du mois de novembre – déclenchant une augmentation exponentielle du nombre de cas quotidiens – la détection des anticorps est décalée. Ainsi, les données présentées ici ne reflètent pas encore son impact à travers le Canada. Malgré tout, la séroprévalence de l’infection seule de 5,1 % en novembre contraste avec celle des cinq mois précédents, qui tournait autour de 4,3 %.

L’infection est plus fréquente chez les personnes non encore vaccinées

Les nouvelles infections chez les donneurs non vaccinés ont augmenté régulièrement, passant de 1,5 % en juin à 3,2 % en novembre. Ces résultats sont basés sur un sous-ensemble de personnes ayant donné leur sang plus d’une fois au cours de l’année écoulée. Les cas d’infection postvaccinale sont toutefois demeurés rares. En novembre, 0,6 % des donneurs fréquents étaient présumés avoir eu une infection postvaccinale2.

Les concentrations d’anticorps dirigés contre la protéine spiculaire chutent encore plus.

Comme c’était le cas dans le rapport précédent, la concentration d’anticorps contre la protéine spiculaire du SRAS-CoV-2 a encore diminué. Cette concentration – qui a augmenté de façon spectaculaire avec le déploiement généralisé des vaccins en juillet (plus de 2 500 unités arbitraires/millilitre) – devait diminuer avec le temps après la vaccination. Si ces concentrations d’anticorps sont encore élevées, c’est chez les personnes âgées de 70 ans et plus qu’elles ont le plus diminué. Cette tranche d’âge a été l’une des premières à qui il a été recommandé de recevoir une troisième dose (de rappel), qui a été administrée à la fin de l’année 2021. Les doses de rappel vont aider à augmenter la concentration d’anticorps dirigés contre la protéine spiculaire.

Explorez notre page Web interactive, mise à jour tous les mois, présentant les dernières données agrégées recueillies par la Société canadienne du sang  Héma-Québec sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.

1 Mesuré à l’aide de l’indice de défavorisation matérielle basé sur les codes postaux.

2 Ces donneurs étaient présumés avoir été vaccinés avec au moins une dose, comme défini par un résultat positif à un test de dépistage pour les anticorps anti-spicule seulement (sans preuve d’une infection antérieure), et lors d’un don ultérieur, un résultat positif à un test de dépistage pour les anticorps anti-spicule et anti-nucléocapside (c.-à-d. la preuve d’une nouvelle infection).