Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

McEvoy CM, Hu Q, Abe KT, Yau K, Oliver MJ, Levin A, Gingras AC, Hladunewich MA, Yuen DA. Humoral Responses in the Omicron Era following Three-Dose SARS-CoV-2 Vaccine Series in Kidney Transplant Recipients. medRxiv 2022.06.24.22276144; https://doi.org/10.1101/2022.06.24.22276144.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude prépubliée, qui n’a donc pas encore été révisée par un comité de lecture, et qui est financée par le GTIC a révélé que seulement 45 % des receveurs d’une transplantation rénale (RTR) ont développé des anticorps neutralisants spécifiques à Omicron un mois après une troisième dose de vaccin. Moins de RTR ont acquis une réponse des anticorps contre Omicron que contre le SRAS-CoV-2 original ou contre les variants Delta et Bêta. En revanche, 100 % des sujets qui ne faisaient pas partie du groupe témoin non RTR ont acquis des anticorps neutralisants, mais dans ce groupe également, la réponse à Omicron était plusieurs fois plus basse que contre les autres variants.

Cette étude est une collaboration entre des chercheurs financés par le GTIC, soit le Dr Darren Yuen et la Pre Caitriona McEvoy de Unity Health Toronto et la Dre Michelle A. Hladunewich de l’Université de Toronto.

Faits saillants

  • Après une période médiane de 26,5 jours suivant la troisième dose de vaccin, 75 % et 88,6 % des participants RTR étaient séropositifs aux anticorps anti-domaine de liaison du récepteur (RBD) et antispiculaires, respectivement. Trois mois après la troisième dose, ces pourcentages correspondaient plutôt à 57,7 % et 88,5 %, respectivement.
  • Un mois après une troisième dose, la proportion des participants RTR qui possédaient des anticorps neutralisants contre Omicron (20 sur 44) était beaucoup plus faible que celle des participants qui possédaient des anticorps neutralisants perceptibles contre le virus original (32 sur 44) et les variants Delta (28 sur 44) et Bêta (25 sur 44).
  • De plus, la réponse des anticorps neutralisants chez les patients dont les taux étaient perceptibles un mois après la troisième dose était plusieurs fois plus basse contre les variants Bêta (3,4 fois), Delta (1,8 fois) et Omicron (11,51 fois) que contre le virus original. Trois mois après la troisième dose, le taux d’anticorps neutralisants était plus faible qu’au bout du premier mois. Cependant, la proportion de participants qui possédaient des anticorps neutralisants demeurait grandement inchangée.
  • Fait surprenant, les RTR qui possédaient des anticorps neutralisants perceptibles contre Omicron acquéraient des taux d’anticorps comparables à ceux des sujets en santé n’ayant pas subi de transplantation.
  • Les taux sériques d’anticorps antispiculaires et anti-RBD étaient beaucoup plus élevés chez les personnes qui avaient acquis une réponse neutralisante contre Omicron et celles qui possédaient des anticorps neutralisants perceptibles contre l’un ou l’autre variant. Cette observation laisse croire qu’un taux plus élevé de ces anticorps peut être corrélé avec la capacité neutralisante contre Omicron.
  • Les personnes qui n’acquièrent pas de réponse neutralisante perceptible contre Omicron ont tendance à être plus âgées, à avoir subi leur transplantation depuis plus longtemps, à présenter un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) Un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) est une analyse sanguine qui établit le degré de fonctionnement des reins. plus bas et à avoir reçu surtout des organes de donneurs décédés.

Cet article confirme que la réponse immunitaire globale à une série de trois doses de vaccin chez les RTR demeure inférieure à celle de la population immunocompétente, ce qui indique que d’autres stratégies pourraient s’imposer pour induire une réponse protectrice contre le SRAS-CoV-2 chez les patients receveurs d’une transplantation.

Au total, 44 RTR ont participé à l’étude et donné un échantillon de sang avant et après la troisième dose. Les membres de ce groupe avaient un âge médian de 55,5 ans, et 79,5 % d’entre eux étaient de sexe masculin. De plus, 26 des 44 participants ont été soumis à une évaluation trois mois après la troisième dose. Le groupe comparatif était composé de 13 sujets en bonne santé d’un âge moyen de 46 ans, dont 30,7 % étaient de sexe masculin.