Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, est tiré du rapport des données de la Société canadienne du sang de la mi-avril 2022 découlant des dons de sang. Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Les donneurs de sang de 17 à 24 ans ont toujours connu le taux de séropositivité le plus élevé découlant de l’infection. Les données de la Société canadienne du sang colligées à la mi-avril démontrent que la majorité des jeunes (52 %) de ce groupe d’âge possédaient des anticorps acquis par l’infection (des anticorps qui visent la protéine nucléocapsidique). Dans l’ensemble, 35,3 % des donneurs présentaient des traces d’infection antérieure par le SRAS-CoV-2 à la mi-avril, une augmentation substantielle par rapport aux 29,5 % de la fin de mars. Cette tendance est conforme à la résurgence d’infections par le variant Omicron pendant la sixième vague. Fait important, la concentration médiane des anticorps spiculaires se situait à son plus bas depuis le début de l’année, signalant un affaiblissement de niveau d’anticorps.

Faits saillants

  • Comme dans les sondages antérieurs, les donneurs qui se disaient racisés étaient démesurément touchés par le SRAS-CoV-2 à la mi-avril, car ils présentaient une augmentation du taux de séropositivité de presque 12 points de pourcentage par rapport aux donneurs blancs (séropositivité chez les donneurs racisés à la mi-avril : 44,5 %; chez les donneurs qui se disaient blancs : 33,0 %).
  • Près de tous les donneurs de sang (99,8 %) ont continué d’obtenir des résultats positifs aux anticorps ciblant la protéine spiculaire, un facteur découlant principalement de la vaccination.
  • La séropositivité acquise par l’infection (démontrée par la présence d’anticorps nucléocapsidiques) a bondi de plus de 18 % pendant la période de l’étude, passant de 29,5 % à la fin de mars à 35,3 % à la mi-avril, ce qui concorde avec la sixième vague stimulée par le variant Omicron.
  • La concentration médiane d’anticorps spiculaires, qui avait augmenté de manière substantielle en février 2022, en grande partie à cause de la récente vaccination, a diminué dans le rapport le plus récent, particulièrement chez les donneurs de 60 ans et plus.

Le plus récent rapport provisoire inclut 14 341 personnes qui ont donné du sang entre le 1er et le 15 avril 2022 dans toutes les provinces canadiennes, sauf le Québec.

Les données de séropositivité du début d’avril révèlent le début de la deuxième flambée du variant Omicron

Par rapport à la modeste augmentation de la séropositivité acquise d’une semaine à l’autre observée en mars, le rapport de la mi-avril a démontré une hausse plus marquée. Pendant la période de l’étude, la séropositivité a bondi de 29,5 % (du 24 au 31 mars) à 32,6 % (du 1er au 7 avril), puis à 35,3 % (du 8 au 15 avril). Puisque les anticorps qui ciblent la protéine nucléocapsidique du SRAS-CoV-21 se manifestent en moyenne de une à deux semaines après l’apparition des symptômes, ce rapport saisit probablement les infections contractées au début de la sixième vague au Canada, qui a commencé à la fin de mars. Il est à souligner que le pourcentage de donneurs possédant des anticorps acquis par l’infection à la mi-avril était six fois plus élevé que celui signalé dans les rapports de la Société canadienne du sang avant l’émergence du variant Omicron en décembre 2021.

Plus de la moitié des jeunes donneurs ont été infectés

À la mi-avril, 52,7 % des donneurs âgés de 17 à 24 ans présentaient des manifestations d’infection passée. Comme dans les rapports antérieurs, la séropositivité acquise par l’infection s’atténuait en fonction de l’âge : 45,9 % des donneurs de 25 à 39 ans, 35,2 % de ceux de 40 à 59 ans et 17,9 % de ceux de 60 ans et plus étaient positifs aux anticorps nucléocapsidiques.

Ces évaluations peuvent être une sous-représentatives du véritable nombre d’infections passées en raison de la séroréversion (l’affaiblissement des anticorps) des anticorps nucléocapsidiques acquis plus tôt pendant la pandémie. Cependant, puisque le nombre d’infections par le variant Omicron représente le plus récent bassin d’infections, la plupart des personnes atteintes n’ont pas encore subi de séroréversion.

Les anticorps spiculaires ont diminué depuis que la plupart des gens ont reçu leur dernière dose

La concentration médiane d’anticorps spiculaires, qui a commencé à chuter au début de l’automne 2021, avait augmenté de manière substantielle au début de 2022. Ce phénomène était probablement attribuable à la troisième dose de vaccin, car une hausse de la concentration des anticorps spiculaires est anticipée après la vaccination. La hausse des concentrations d’anticorps spiculaires peut également être indicatrice d’une récente infection. Ces concentrations ont commencé à diminuer en mars, et la tendance s’est poursuivie en avril. Cette réduction était particulièrement apparente chez les personnes de 60 ans et plus, qui étaient parmi les premières à avoir reçu une troisième dose et étaient admissibles depuis très peu de temps à en recevoir une quatrième.

Il convient de souligner que les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles d’habiter dans des régions urbaines populeuses. Les pourcentages ont été corrigés pour tenir compte des caractéristiques des tests et de la répartition de la population.

Explorez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, qui présente les données regroupées les plus récentes que recueillent la Société canadienne du sang et Héma-Québec sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.

1 Les anticorps contre la protéine nucléocapsidique sont indicateurs d’une infection antérieure par le virus, car les vaccins contre la COVID-19 approuvés et administrés au Canada ciblent la protéine spiculaire, ce qui permet de distinguer les deux types d’anticorps.