Le dernier rapport de la Société canadienne du sang, qui couvre les premiers jours de la vague omicron, montre que malgré la présence quasi universelle d’anticorps anti-SARS-CoV-2 chez les donneurs de sang, le nombre de donneurs ayant des anticorps dus à une infection antérieure a augmenté.

Principales conclusions :

  • La proportion de donneurs présentant des signes d’une infection antérieure était de 6,4 % en décembre, contre 5,1 % en novembre. Fait important, ce pourcentage a augmenté au cours de la période d’étude de 17 jours, passant de 5,6 % à 6,6 % puis à 7,5 %, ce qui correspond à l’augmentation des infections dues à Omicron.
  • Chez les donneurs fréquents, les infections étaient plus susceptibles de se produire chez les personnes non vaccinées (3,9 %) que chez celles ayant reçu au moins une dose de vaccin (0,7 %).
  • La séropositivité des infections était plus fréquente chez les personnes âgées de 17 à 24 ans (11,4 % contre8 % ou moins pour les autres groupes d’âge).
  • L’augmentation du taux de séropositivité liée à une infection a été plus marquée en Alberta, où 12,9% des donneurs de sang ont été déclarés positifs pour une infection antérieure, contre 8 % ou moins dans les autres provinces.
  • La séropositivité des infections était deux fois plus élevée chez les donneurs de sang racisés que chez les donneurs qui s‘étaient déclarés blancs (10,4% contre 5,2%).
  • La proportion de donneurs présentant des anticorps anti-SRAS-CoV-2 acquis par une infection ou une vaccination antérieure était de 100 % (séroprévalence ajustée). Comme dans les rapports récents, cette proportion était principalement due à la vaccination.

Une étude sur les débuts d’omicron

Le dernier rapport porte sur 16 816 personnes ayant donné du sang au cours de la seconde moitié du mois (du 14 au 30 décembre 2021) dans toutes les provinces canadiennes, à l’exception du Québec.

Les anticorps ciblant la protéine de la nucléocapside du virus SRAS-CoV-21 apparaissent en moyenne une à deux semaines après l’apparition des symptômes. Par conséquent, le présent rapport englobe les données sur les anticorps provenant d’infections survenues jusqu’au début, voire à la mi-décembre. Il convient également de noter que les donneurs ayant une infection active connue par le virus du SRAS-CoV-2 ne sont pas admissibles au don de sang tant que leur infection et leurs symptômes n’ont pas disparu (au moins 14 jours). Le taux de séropositivité de 6,4 % enregistré en décembre est le plus élevé que la Société canadienne du sang ait enregistré jusqu’à présent.

Les doses de rappel augmentent le taux d’anticorps anti-spicule

La concentration d’anticorps anti-spicule (unités arbitraires/millilitre) a commencé à diminuer en septembre, en raison du temps écoulé depuis la dernière vaccination. Cette baisse a été particulièrement marquée dans les groupes d’âge les plus âgés, qui ont été parmi les premiers à se voir offrir des vaccins. En décembre, cependant, la concentration d’anticorps anti-spicule a augmenté; pour les personnes de plus de 70 ans, la concentration a dépassé celle observée en septembre. Cette augmentation reflète probablement l’administration rapide de troisièmes doses (de rappel) de vaccin, qui, comme leur nom l’indique, contribuent à renforcer les niveaux d’anticorps et la mémoire immunitaire.

Il convient de noter que les personnes qui choisissent de donner leur sang sont généralement en bonne santé et sont plus susceptibles de vivre dans des zones urbaines peuplées. Les pourcentages ont été ajustés en fonction des caractéristiques du test et de la répartition de la population.

Explorez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, qui présente les dernières données agrégées recueillies par la Société canadienne du sang et Héma-Québec la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.

1 Les anticorps dirigés contre la protéine de la nucléocapside indiquent une infection antérieur par le virus, car les vaccins contre la COVID-19 approuvés et administrés au Canada ciblent une partie différente du virus, à savoir la protéine du spicule, ce qui permet de faire cette distinction.