Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Carazo S., Skowronski D.M., Talbot D., Falcone E.L., Laliberté D., Denis G., Deshaies P., Hegg-Deloye S., De Serres G., Physical, psychological and cognitive profile of post-COVID condition in healthcare workers, Quebec, Canada. medRxiv. 1er janv. 2022. Doi: 10.1101/2022.03.08.22272057.

O’Brien K.K., Brown D.A., Bergin C., Erlandson K.M., Vera J.H., Avery L., Carusone S.C., Cheung A.M., Goulding S., Harding R., McCorkell L., Long COVID and episodic disability: advancing the conceptualisation, measurement and knowledge of episodic disability among people living with Long COVID–protocol for a mixed-methods study. BMJ Open. 1er mars 2021 Doi: 10.1136/bmjopen-2022-060826.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

La COVID longue, également connue sous le nom d’affection post-COVID, se définit par un large éventail de problèmes de santé physique et mentale qui persistent pendant environ 4 à 12 semaines après une infection par le SRAS-CoV-2, et parfois plus longtemps. Elle peut être déclenchée, quelle que soit la gravité de l’infection. Les symptômes les plus courants sont notamment le dysfonctionnement cognitif (par exemple, le « brouillard cérébral »), les douleurs articulaires et musculaires, la perte du goût ou de l’odorat et la fatigue. Bien que la COVID longue ait été reconnue comme une incapacité par les entités sanitaires du monde entier, sa prévalence, ses facteurs de risque et sa durée ne sont toujours pas bien compris.

Près de la moitié des travailleurs de la santé infectés au Québec sont affligés de symptômes chroniques

Compte tenu du nombre considérable de travailleurs de la santé infectés pendant la pandémie, la COVID longue aura sans aucun doute des effets dévastateurs à long terme sur la santé au travail et la prestation des soins de santé. Pour mieux saisir l’omniprésence de la COVID longue chez les travailleurs de la santé au Québec, les experts affiliés à la CITF, le Dr Gaston De Serres de l’Institut national de santé publique du Québec, la Dre Danuta Skowronski du British Columbia Centre for Disease Control et la Dre Emilia Falcone de l’Institut de recherche clinique de Montréal, ainsi que leurs collègues, ont interrogé jusqu’à 6 061 travailleurs de la santé ayant déjà été infectés et 4 390 sans. Parmi les travailleurs de la santé infectés, 118 (2 %) ont été hospitalisés pour leur infection, tandis que les 5 943 autres (98 %) ne l’ont pas été.

Les résultats de l’étude, publiés sous forme de prépublication, donc non encore examinés par des pairs, indiquent que près de la moitié (46 %) des travailleurs de la santé infectés présentaient des symptômes persistants quatre semaines l’infection et, pour 40 % d’entre eux, 12 semaines après. Parmi les personnes hospitalisées pour la COVID-19, les trois quarts (76 %) ont présenté des symptômes persistants quatre semaines après l’infection et 68 % en ont présenté 12 semaines. Un tiers des travailleurs de la santé non hospitalisés atteints de la COVID-19 ont décrit des troubles cognitifs de longue durée, qui étaient indépendamment associés à une détresse psychologique et à une fatigue importante.

On a également constaté que les personnes ayant eu la COVID longue avaient besoin, en moyenne, de deux fois plus de congés de maladie que les personnes infectées qui n’avaient pas eu la COVID longue. 73 % des personnes atteintes de la COVID longue ne se sentaient pas complètement rétablies lorsqu’elles ont fini par retourner au travail. Avec des variants hautement transmissibles qui font augmenter le nombre de cas, les auteurs soulignent qu’il est important de reconnaître l’impact à long terme que la COVID longue aura sur l’incapacité professionnelle et les systèmes de santé.

Autres conclusions importantes :

  • La quasi-totalité (96 %) des travailleurs de la santé qui ont été atteints de la COVID longue n’étaient pas vaccinés au moment de l’infection (période d’étude: novembre 2020 à mai 2021).
  • Les symptômes les plus fréquents durant quatre semaines ou plus étaient (cas non hospitalisés vs hospitalisés) les suivants : fatigue (30 % vs 64 %), perte de l’odorat ou du goût (20 % vs 17 %), essoufflement (20 % vs 56 %), dysfonctionnement cognitif (15 % vs 33 %), maux de tête (13 % vs 23 %), douleurs articulaires et musculaires (10 % vs 22 %).
  • La prévalence mondiale de ces symptômes a progressivement diminué avec le temps, mais la prévalence des symptômes qualifiés de « graves » n’a pas diminué.
  • Le risque de COVID longue était plus élevé chez les patients hospitalisés (vs les patients non hospitalisés), chez les personnes âgées de plus de 40 ans et chez les femmes.
  • Il est intéressant de noter que parmi des professions de santé spécifiques (p. ex., infirmière, médecin), aucune ne semble présenter un risque de COVID longue plus élevé que l’autre.

Projets sur la COVID longue en cours au Canada

Le GTIC a investi dans cinq projets différents visant à accroître les connaissances sur la COVID longue. Cela inclut une étude sur la prévalence de la COVID longue chez les enfants (chercheur principal : Dr Stephen Freedman). Il s’agit également d’une nouvelle étude pancanadienne menée par Statistique Canada, l’Agence de la santé publique du Canada et le GTIC, qui vise à mieux comprendre la prévalence des maladies et des symptômes chroniques liés à la COVID-19 chez les Canadiens.

De plus, l’experte et chercheuse du GTIC, la Dre Angela Cheung de l’Université de Toronto, fait partie d’un groupe de chercheurs qui dirigent une étude visant à saisir les expériences en matière d’incapacité des adultes atteints de COVID longue au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Irlande. Lisez le protocole détaillé de l’étude ici.

Consultez notre point sur l’affection post-COVID-19 ici.