Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Mark A Brockman, Francis Mwimanzi, Yurous Sang, Kurtis Ng, Olga Agafitei, Siobhan Ennis, Hope Lapointe, Landon Young, Gisele Umviligihozo, Laura Burns, Chanson J Brumme, Victor Leung, Julio S G Montaner, Daniel Holmes, Mari DeMarco, Janet Simons, Masahiro Niikura, Ralph Pantophlet, Marc G Romney, Zabrina L Brumme. Weak humoral immune reactivity among elderly residents of long-term care facilities following one dose of BNT162b2 mRNA COVID-19 vaccine. medRxiv 2021.03.17.21253773; doi: https://doi.org/10.1101/2021.03.17.21253773

  1. Manisty, C. et coll. Antibody response to first BNT162b2 dose in previously SARS-CoV-2-infected individuals. Lancet 397, 1057-1058, doi:10.1016/s0140-6736(21)00501-8 (2021).
  2. Saadat, S. et coll. Binding and Neutralization Antibody Titers After a Single Vaccine Dose in Health Care Workers Previously Infected With SARS-CoV-2. Jama, doi:10.1001/jama.2021.3341 (2021).

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

D’après de nouvelles données émanant d’une étude menée en Colombie-Britannique qui consistait à évaluer la force et l’ampleur de la réponse anticorps après une seule dose du vaccin de Pfizer-BioNTech, les adultes âgés génèrent une réponse beaucoup plus faible que les jeunes adultes après une dose. Ces constatations (à l’étape de prépublication, c’est-à-dire avant l’évaluation par les pairs) sont le résultat d’un projet financé par le GTIC, mené par le Dr Marc Romney, de l’Université de la Colombie-Britannique, ainsi que les Prs Zabrina Brumme (du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS) et Mark Brockman (de l’Université Simon-Fraser).

 

Il ne fait plus de doute que le risque de conséquences graves d’une infection au SRAS-CoV-2 est plus élevé chez les personnes plus âgées. La protection de cette population vulnérable est donc la priorité du programme d’immunisation contre la COVID-19 du Canada depuis décembre 2020. Cependant, les scientifiques commencent à peine à comprendre la réponse immunitaire qui suit la vaccination au sein de ce groupe d’âge prioritaire. Les travaux du Dr Romney et de son équipe portent sur les personnes qui vivent dans des établissements de soins de longue durée et des logements avec assistance et sur celles qui y travaillent – deux groupes qui ont subi, et de loin, les conséquences les plus graves de la pandémie de COVID-19. Les participants de cette étude font partie d’un projet plus vaste toujours en cours dans les établissements de soins de longue durée de la région de Vancouver, qui vise à brosser un portrait détaillé de la réponse immunitaire des résidents et du personnel de ces centres à la suite d’une infection au SRAS-CoV-2 ou de la vaccination contre la COVID-19, ou les deux.

Chaque participant, au moment de l’inscription et au début de l’étude, a passé un test de dépistage d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 (dont la présence supposerait une infection antérieure). L’équipe a analysé des échantillons sanguins provenant de 12 résidents d’établissements de soins de longue durée de 75 ans ou plus et de 18 professionnels de la santé travaillant dans ces milieux dont l’âge médian était de 36 ans. Aucun des participants n’avait été infecté par le SRAS-CoV-2 avant d’être vacciné. L’équipe a aussi analysé les échantillons sanguins de quatre travailleurs de la santé, dont l’âge médian était de 44 ans, qui s’étaient rétablis de la COVID-19. Tous les participants ont donné des échantillons de sang entre la fin de décembre 2020 et le début de janvier 2021, soit avant le déploiement de la vaccination, puis une deuxième fois entre la fin de janvier et le début de février 2021, après avoir reçu leur première dose du vaccin à ARN messager de Pfizer-BioNTech contre la COVID-19.

L’équipe a réalisé une série d’expériences complexes sur les échantillons de sang, afin d’évaluer l’ampleur et la puissance de la réponse anticorps des participants avant et après une dose du vaccin contre la COVID-19. Il s’agissait plus précisément de mesurer la capacité des anticorps produits après la vaccination de se fixer à leur cible, d’une part, et de bloquer l’infection virale, d’autre part. Globalement, l’équipe de recherche a constaté que la réponse anticorps des adultes âgés était nettement plus faible et moins efficace que celle des adultes plus jeunes. De façon plus précise, les anticorps produits à la suite de la vaccination étaient beaucoup moins aptes à bloquer l’infection au SRAS-CoV-2.

« Les résultats de cette étude révèlent que les personnes d’un âge avancé, après avoir reçu la première de deux doses d’un vaccin, n’arrivent pas à produire une réponse anticorps aussi puissante que les adultes d’un plus jeune âge, autant sur le plan de l’ampleur que de la fonction », affirme le Dr Romney. « Il sera important de déterminer si cette observation s’applique aussi aux personnes qui vivent dans la communauté, car cela pourrait avoir une influence sur le choix du moment idéal pour administrer la deuxième dose à cette population. » Les résultats de cette étude portent à croire qu’il faut rester vigilants à l’égard des personnes de 75 ans ou plus même après l’administration d’une première dose de vaccin.

En parallèle, les chercheurs ont démontré que chez les quatre travailleurs de la santé ayant déjà été infectés par le virus, les taux d’anticorps ont bondi après une dose du vaccin. De plus, leurs anticorps se sont montrés efficaces pour bloquer le virus. Ces constatations s’ajoutent aux éléments de plus en plus nombreux démontrant qu’une seule dose de vaccin procure une solide protection aux jeunes personnes rétablies de la COVID-191,2 (lisez sur ce phénomène).